ût 2013 à Fort Meade (Maryland) (Photo : Saul Loeb) |
[21/08/2013 07:51:18] Fort Meade (Etats-Unis) (AFP) Le soldat américain Bradley Manning, coupable d’avoir transmis par milliers des documents secrets à WikiLeaks, doit connaître mercredi à 10H00 (14H00 GMT) la peine à laquelle la justice militaire le condamne, mettant ainsi un point final au procès ouvert le 3 juin.
En début de semaine, le procureur militaire Joe Morrow avait demandé à la juge Denise Lind “d’envoyer un message à tous les soldats qui envisageraient de voler des informationsclassifiées”, en condamnant le jeune Américain à six décennies de prison et en lui infligeant une peine de 100.000 dollars d’amende.
De son côté, son avocat David Coombs avait demandé au colonel Lind de punir son client, certes, mais d’une peine qui lui donne la “possibilité de vivre” et permette la réinsertion d’un accusé “jeune”, “humaniste”, “très intelligent”, “naïf certainement, mais bien intentionné”.
La juge a précisé pendant une courte audience de cinq minutes mardi que Manning bénéficierait d’un total de 1.293 jours de remise de peine (près de trois ans et demi), correspondant à sa détention préventive depuis son arrestation en mai 2010, dont neuf mois sous un régime d’isolement strict.
La semaine dernière, le jeune homme, visiblement très ému, avait regretté “avoir fait du mal aux gens et aux Etats-Unis”, quelques jours après que la juge Lind l’a reconnu coupable, entre autres chefs d’accusation, d’espionnage et de fraude. Elle l’avait en revanche acquitté de celui de “collusion avec l’ennemi”, en l’occurrence Al-Qaïda.
Tout au long des audiences, l’avocat de Manning a fait la part belle aux troubles de l’identité sexuelle du jeune homme, mais aussi à son enfance difficile avec des parents alcooliques.
Bradley Manning, 25 ans, a reconnu avoir transmis quelque 700.000 documents confidentiels au site internet WikiLeaks qui les a ensuite publiés.
Ces documents, 250.000 câbles diplomatiques et 500.000 rapports militaires classés secrets défense, concernent aussi bien la diplomatie américaine que les guerres en Irak et en Afghanistan.
Les câbles diplomatiques du département d’Etat émanent d’ambassades et de consulats américains et datent de 1966 à 2010. Les documents militaires sont notamment des rapports confidentiels du Pentagone révélant des abus, tortures et meurtres parmi les civils.
Le procès, sur la base de Fort Meade, près de Washington, a donné l’occasion à ses nombreux partisans de faire part de leur colère quant au sort réservé au soldat Manning, dont les actes “n’ont blessé personne”, selon son réseau de soutien .
L’affaire Manning a pris une dimension particulière ces dernières semaines avec les révélations d’un autre “lanceur d’alertes”, celles de l’Américain Edward Snowden, portant sur les programmes de surveillance de masse menés par l’Agence nationale de la sécurité (NSA).
Mais, s’il est inculpé d’espionnage par son pays, Snowden est en revanche réfugié en Russie, où les autorités lui ont accordé un asile temporaire d’un an.