Abattage : répit de deux mois pour Gad, un plan pour mi-septembre

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ès du siège de Saint-Martin-des-Champs, le 11 juin 2013 (Photo : Damien Meyer)

[21/08/2013 14:27:33] Rennes (AFP) La société d’abattage et de découpe de porcs Gad SAS s’est vu accorder mercredi un répit de deux mois pour finaliser son plan de continuation, mais le tribunal de commerce de Rennes a fixé impérativement au 18 septembre la présentation de ce plan ou d’un plan alternatif de cession.

Des élus présents au tribunal et des représentants du personnel ont en effet révélé mercredi qu’un cabinet d’audit avait été mandaté par la communauté de communes de Landivisiau (Finistère) pour trouver une solution alternative au plan de poursuite de l’activité présenté par la société bretonne, en proie à la crise de la filière porcine.

Gad, en redressement judiciaire depuis février, pévoit dans ce plan la suppression de plus de 900 emplois.

Cependant, aucun élu ou représentant du personnel n’a voulu révéler les tenants et les aboutissants de l’étude réalisée par ce cabinet d’audit.

“L’idée est de sauver le plus d’emplois possible”, a seulement indiqué à l’AFP Chantal Guittet, députée PS du Finistère, inquiète de l’éventuelle fermeture du site de Lampaul-Guimiliau telle qu’envisagée par Gad près de Landivisiau, et la suppression de 800 emplois sur 850.

Dans son plan, Gad prévoit de recentrer les activités abattage/découpe de Lampaul-Guimiliau sur son second abattoir, à Josselin (Morbihan), où plus de 600 emplois seraient sauvegardés. Selon la direction, 343 emplois pourraient y être créés, ce dont doutent de nombreux membres du personnel.

Gad prévoit en outre de fermer le site de fabrication de produits élaborés de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) où travaillent 64 personnes selon la direction et 80 selon les syndicats, en tenant compte des CDD. Gad envisage aussi la fermeture du siège du groupe (54 salariés) près de Morlaix.

Selon les syndicats, ce sont donc environ 1.000 emplois qui seraient supprimés en incluant les CDD.

Gad demandait à la justice de prolonger de deux mois la période d’observation pour finaliser son plan. Mais la décision du tribunal de commerce permettra aussi au cabinet d’audit de poursuivre son travail sur une solution alternative.

Elle a en conséquence été accueillie par des applaudissements par de nombreux salariés, notamment de Lampaul. Environ 150 membres du personnel, venus des différents sites, avaient fait le déplacement à Rennes avec de nombreux élus.

Cette décision était aussi “espérée” par le représentant FO du personnel, Olivier Le Bras.

“Les cartes sont mises sur la table”, a-t-il commenté à l’issue de l’audience. “Soit le plan de continuation est finalisé, soit il y a un projet alternatif. Mais le 18 septembre, il doit être sorti”, a-t-il ajouté.

“Il fallait ce délai, il ne fallait pas que (le prolongement de la période d’observation) soit trop long car on risquait de mettre tout le monde au tapis”, a ajouté le représentant syndical.

Patrick Piguel, le représentant CFDT, en poste à Josselin, s’est montré moins enthousiaste. “Le juge a entendu les uns et les autres. Il ne pouvait pas accepter une prolongation trop longue compte tenu de la trésorerie. Mais on aggrave tous les jours la situation de la trésorerie”.

“Je sais qu’il y a un projet à l’étude. Il faut avancer sur ce projet mais il ne dépend pas de l’entreprise”, a commenté de son côté l’avocat de Gad, Me Laurent Jourdan. “Nous, on poursuit notre plan tel qu’on l’avait envisagé et c’est là-dessus qu’il faut avancer, qu’il faut travailler car c’est ça qui est concret aujourd’hui. C’est le plan de continuation tel que Gad l’a présenté avec le soutien de l’actionnaire”, a-t-il déclaré.

Le groupe coopératif breton Cecab, l’un des premiers groupes agroalimentaires français, est l’actionnaire principal (65%) de Gad SAS.

La société, déficitaire depuis 2008, a, selon une source proche du dossier, accusé 20 millions d’euros de pertes en 2012, en raison notamment d’une baisse de la production porcine française. Mais il est imputé aussi à l’actionnaire des erreurs de gestion, selon des élus et des membres du personnel.

Mercredi, un peu à l’écart, des salariés de Saint-Nazaire étaient en larmes. “Quoi qu’il arrive, nous, on reste sur le carreau”, a assuré Pierre-Luc Lamy.