Grèce : la BCE conditionne une nouvelle aide aux résultats du pays

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èce, à Bruxelles le 27 mars 2012 (Photo : John Thys)

[21/08/2013 15:50:20] Athènes (AFP) Jörg Asmussen, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a réitéré mercredi à Athènes que l’Europe pourrait examiner la question de “mesures et d’une assistance supplémentaire” à la Grèce seulement lorsque celle-ci aura rempli ses engagements décrits dans le plan d’assainissement budgétaire.

Tout en affirmant que le sujet d’un nouveau plan d’aide n’a pas été abordé lors de sa rencontre avec le gouvernement grec “car cette rencontre était programmée depuis longtemps”, le représentant de la BCE a rappelé la décision prise lors du sommet européen du 27 novembre 2012.

“Il est incontesté que nous avons une décision du sommet européen de novembre dernier qui dit que l’Europe examinera des mesures et une assistance supplémentaires lorsque la Grèce aura réalisé un excédent primaire (excédent budgétaire hors charge de la dette, ndlr) sur un an et lorsque le plan d’assainissement budgétaire aura été mené à bien”, a-t-il dit.

A l’issue d’une rencontre avec le ministre grec des Finances Yannis Stournaras, M. Asmussen a indiqué que “la discussion avait porté sur les résultats du plan d’assainissement budgétaire et sur la manière d’assurer son succès”.

Le représentant de la BCE, qui est l’un des trois prêteurs de la Grèce avec la zone euro et le FMI, ne s’est pas exprimé sur les déclarations très affirmatives mardi du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, selon lequel la Grèce aura besoin de plus d’aide internationale à partir de 2014.

“La Grèce va avoir besoin d’un autre programme”, a déclaré, selon plusieurs médias allemands, M. Schäuble lors d’une réunion électorale dans le nord de l’Allemagne, tranchant avec la réserve dont il faisait preuve jusqu’alors.

Lors d’une visite à Athènes en juillet, M. Schäuble s’en était, comme M. Asmussen, tenu aux engagements européens de novembre 2012.

Mais la chancelière allemande Angela Merkel a nuancé ses propos mercredi en déclarant qu’aucune décision ne serait prise sur un nouveau programme d’aide à la Grèce avant l’an prochain.

Le FMI a appelé fin juillet l’Union européenne (UE) à examiner la perspective d’une troisième aide à la Grèce pour garantir la viabilité de la dette du pays compte tenu du fait qu’il y a un trou d’environ 11 milliards d’euros d’ici la fin du programme en 2016, soit 4,4 milliards en 2014 et 6,5 en 2015.

Selon les prévisions, la dette publique dette devrait atteindre 176% du PIB en 2013 avant de baisser à 124% d’ici 2020, selon le plan grec d’assainissement de l’économie, dicté par l’UE et le FMI.

M. Asmusen, qui s’est également entretenu avec le Premier ministre Antonis Samaras, a salué “les progrès” effectués par la Grèce “les 18 derniers mois” et appelé le pays à continuer à oeuvrer pour “réaliser les réformes” et remplir ses engagements”.

“Je reconnais que le plan est douloureux et que le chômage a atteint un taux très élevé”, a souligné M. Asmussen en notant qu'”il faut améliorer la croissance et créer des emplois”.