Grâce
à l’engagement des partenaires étrangers, la haute saison a pu être sauvée.
Mais, avertit, Mohamed Ali Toumi, président de la Fédération tunisienne des
agences de voyage (FTAV), l’arrière-saison pourrait être compromise si la
situation sécuritaire ne se stabilise pas et la crise politique perdure.
«La haute saison touristique n’est pas très mauvaise. L’arrière-saison pourrait
être pire». Par ces temps de sinistrose, cette annonce faite lundi 5 août 2013
par Mohamed Ali Toumi, président de la Fédération tunisienne des agences de
voyage (FTAV), était bonne à prendre. Alors que cette information -dévoilée lors
de la conférence de presse organisée par la Confédération des entreprises
citoyennes de Tunisie (CONECT) pour présenter ses propositions et celles de ses
partenaires (….) destinées à aider à faire sortir la Tunisie de la crise
politique qu’elle vit depuis l’assassinat de Mohamed Brahmi, membre de
l’Assemblée nationale constituante et leader du Courant populaire qu’il a créé
peut avant sa mort après avoir quitté le Parti Echaab-, aurait pu, dans une
autre conjoncture, en refroidir plus d’un; elle met en fait du baume au cœur des
Tunisiens en général et des opérateurs et employés du secteur touristique en
particulier.
Cette relative bonne performance de l’industrie touristique ne vient pas du
néant. Selon le président de la FTAV, elle est le fruit de l’action de plusieurs
opérateurs –étrangers en l’occurrence- «qui se sont engagés avec nous, ont
investi de l’argent et font de leur mieux pour limiter les dégâts en œuvrant à
minimiser ce qui se passe en Tunisie, bien que la situation y soit plus grave
que par le passé».
Tout en saluant ces efforts, le président de la FTAV y voit la preuve qu’à
l’étranger on sait «comment traiter et gérer l’information dans un contexte
aussi difficile que celui de la Tunisie, alors que nous ne savons pas le faire».
Bien que satisfait de cette relative embellie dans le ciel du tourisme tunisien,
Mohamed Ali Toumi ne tombe pas dans l’optimisme béat. Car des annulations de
réservations déjà enregistrées –en Italie et en Algérie- l’incitent à craindre
le pire pour l’arrière-saison. Celle-ci pourrait, selon lui, être compromise «si
les bombes et les assassinats ne cessent pas». Le président de la FTAV estime
que «nous flirtons déjà avec le terrorisme et si la situation s’aggrave on ne
pourra plus parler de tourisme en Tunisie».
Priant Dieu de «venir en aide aux forces de sécurité», le président de la FTAV
invite les politiciens à leur prêter main forte et à leur faciliter la tâche.
Des politiciens que Mohamed Ali Toumi épingle au passage: «Les politiciens nous
disent attendez, nous allons trouver une solution à la crise. Or, pour remonter
la pente, il faudra du temps. Les conséquences de la crise peuvent être très
lourdes. Car, si nous perdons la confiance de nos partenaires, il sera difficile
de les faire revenir» une fois qu’ils se seront tournés vers d’autres
destinations.