La
Tunisie n’en finit pas de sombrer dans les crises économique, politique,
sécuritaire. Le pays est plombé par une immense crise de confiance qui bloque et
dynamite tous les processus.
Selon un récent sondage, plus de 64% des Tunisiens ont peur du terrorisme. Ils
n’ont pas confiance en l’avenir et se trouvent confrontés à un quotidien très
lourd dont ils n’ont guère l’habitude et se voient propulsés dans un scénario
plombé d’attaques terroristes.
Au vu de ce qui se passe en Egypte, ils ont de grandes inquiétudes d’un risque
d’engrenage similaire à celui de la sombre décennie terroriste en Algérie,
durant les années 1990.
A cela s’ajoute un élément et non des moindres. L’armée qui, jusqu’ici, se
déployait sur tous les fronts, protégeait les populations et certaines
institutions revient à sa mission première et originelle: protéger le
territoire.
Dans ce contexte, les populations sont de plus en plus livrées à elles-mêmes.
Le choix de faire ou d’assurer sa propre sécurité devient alors tentant!
L’option d’enfreindre la loi pour les uns et les autres devient une voie assez
libre.
Certains expliquent cela par le fait que la confiance ne revient pas entre
certaines parties des populations et les forces de l’ordre. D’autres évoquent la
facilité avec laquelle les populations peuvent se procurer des armes et sont
donc tentées de se faire justice elles-mêmes, car la justice et la sécurité sont
l’un des écueils les plus flagrants de cette transition.
Un petit tour du côté des faits divers révèle précisément cette tendance.
Un nombre important et en hausse d’altercations entre des clans, des disputes
armées, des échanges de tirs entre deux régions, tribus ou centres de profits
éclatent dans le pays. Au delà des faits, ils témoignent d’une nouvelle
mentalité porteuse d’anarchie. Un danger dont il faut se prémunir car un pays
sans lois et ordre est voué au chaos. La Somalie, la RDC, la Centrafrique… sont
là pour en témoigner.