Tunisie – Crise politique : Les dissidents de l’ANC ne baissent pas les bras!

Par : TAP

ennahdha_ugtt-23082013.jpgMalgré
l’annonce par Ennahdha d’accepter l’Initiative de l’UGTT, “les députés retirés
de l’Assemblée nationale constituante (ANC) poursuivront leur sit-in d’Errahil
(Départ) au Bardo et dans les régions jusqu’à la dissolution du gouvernement
actuel”. C’est ce qu’a déclaré, dans l’après midi de jeudi 22 août, Issam
Chebbi, député retiré de l’ANC et membre de l’Union pour la Tunisie, à l’issue
d’un entretien avec le secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi.

Il précise que “les députés dissidents ne lèverons le sit-in que si la Troïka et
le mouvement Ennahdha acceptent clairement la dissolution du gouvernement actuel
-lequel sera un gouvernement de gestion des affaires courantes en attendant la
composition d’un nouveau gouvernement de salut national présidé par une
personnalité nationale indépendante”.

De ce fait, le Front de salut national maintient son programme, notamment le
coup d’envoi de la semaine de départ (Errahil) qui sera donné, samedi prochain.
M. Chebbi souligne cependant que les négociations se poursuivront entre temps
avec les autres partis politiques et organisations instigatrices du dialogue
national.

Pour sa part Mongi Rahoui, membre du Front populaire et député retiré de l’ANC,
a indiqué que l’acceptation par le mouvement Ennahdha de l’initiative de l’UGTT
constitue une reconnaissance implicite de l’échec. De ce fait, ce parti “doit
prendre une position bien claire” en “décidant de la dissolution du gouvernement
actuel pour éviter l’aggravation de la situation socioéconomique et politique du
pays” a-t-il dit. Et d’ajouter: “il est grand temps d’amorcer le dialogue autour
de la composition d’un nouveau gouvernement indépendant composé de compétences
nationales et qui aura pour mission de mettre en œuvre des mesures d’urgence
pour sauver le pays”.

Pour la députée dissidente Karima Souid, contactée par la TAP, le Front de salut
national “n’acceptera aucune forme de négociation avec le mouvement Ennahdha
avant la dissolution du gouvernement et la formation d’un gouvernement de salut
national”.

Quant à la position du Front de salut concernant l’acceptation de l’initiative
de l’UGTT par le mouvement Ennahdha, Souid estime que le mouvement Ennahdha
“veut faire diversion et gagner encore plus de temps”, car, au vu “des
déclarations d’un certain nombre de ses dirigeants, comme Abdellatif Mekki et
Houcine Jaziri, Ennahdha n’admet pas le principe d’un gouvernement de salut
national”.