éricain Eli Lilly, John Lechleiter (g), parle avec des journalistes, le 14 mai 2009 à Washington (Photo : Chip Somodevilla) |
[23/08/2013 08:12:50] Shanghai (AFP) Le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly a indiqué vendredi être “profondément inquiet” d’allégations parues dans la presse chinoise, l’accusant d’avoir corrompu des médecins pour doper ses ventes dans le pays.
Le laboratoire américain aurait versé “au moins” 30 millions de yuans (3,6 millions d’euros) en pots-de-vin à des docteurs pour soutenir les ventes de deux produits d’insuline à Shanghai et dans la province voisine de l’Anhui (est), selon un ancien cadre commercial de la firme, cité par le journal 21st Century Business Herald.
Le responsable commercial, s’exprimant sous pseudonyme, a précisé que les pratiques de corruption étaient “très répandues” au sein du groupe, qui versait également de l’argent aux médecins via des conférences, a poursuivi le quotidien chinois.
“Nous sommes profondément inquiets de ces allégations portées à l’encontre de Lilly China”, a souligné dans une déclaration transmise par email le laboratoire américain.
Il a reconnu avoir déjà été alerté l’an dernier par de semblables allégations, ce qui l’avait amené à conduire une enquête “complète” à travers des entretiens avec les employés, des vérifications de courriels et des audits financiers.
“Bien que nous n’ayons pas été en mesure de vérifier (la véracité de) ces allégations, nous les prenons toujours au sérieux, et poursuivons notre enquête”, a insisté Eli Lilly.
Il s’agit de la troisième firme pharmaceutique internationale à faire face ces derniers mois en Chine à des accusations de corruption.
Le groupe britannique GlaxoSmithKline (GSK) est ainsi sous le coup d’une grande enquête, qui a conduit à l’arrestation depuis début juillet d’au moins une vingtaine de personnes, dont quatre cadres de l’entreprise.
Des employés de GSK auraient versé près de 500 millions de dollars en pots-de-vin, par l’intermédiaire d’agences de voyages et de projets de sponsoring, à des médecins, firmes du secteur et fonctionnaires, selon la police.
Une autre enquête a par ailleurs été ouverte début août sur le groupe français Sanofi, après un article du 21st Century Business Herald qui décrivait des faits de corruption remontant à 2007 en se référant à des documents fournis par un informateur anonyme.
Enfin, une enquête distincte des autorités chinoises se penche sur les tarifs de 60 entreprises pharmaceutiques opérant dans le pays, dont la plupart des grands noms internationaux du secteur.