La Bourse de Paris concentrée sur la reprise économique et la Fed

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Thomas Coex)

[24/08/2013 06:06:38] Paris (AFP) Après avoir repris son souffle, la Bourse de Paris va continuer à vivre au rythme des statistiques pour évaluer la force de la reprise en zone euro, tout en essayant d’y voir plus clair sur les intentions de la banque centrale américaine.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 1,32% pour terminer vendredi à 4.069,47 points.

L’indice vedette a ainsi mis fin à une série de huit semaines de hausse consécutives. Depuis le 1er janvier, ses gains sont ramenés à 11,77%.

“C’est un marché qui consolide tout naturellement après s’être arrêté autour de ses plus hauts depuis 2011”, la semaine dernière, observe Frédéric Rozier, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.

“La pause du marché est logique. Reste à savoir s’il s’agit d’une simple consolidation ou d’une correction plus prononcée”, renchérit Yves Maillot, directeur du pôle d?expertise actions européennes chez Natixis AM.

Les marchés en Europe et aux Etats-Unis ne semblent pas affectés par la situation dans les pays émergents, dont plusieurs subissent des sorties importantes de capitaux, notamment du fait du changement à venir de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).

“Pour l’instant, il n’y a pas de courroie de transmission entre les risques émergents et les marchés européens et américains. Au contraire, le rapatriement de liquidités a plutôt bénéficié à l’euro par exemple”, souligne M. Rozier.

Le marché va rester concentré dans les prochains jours à la fois sur les indicateurs économiques qui ont confirmé récemment la reprise en zone euro et sur la politique monétaire de la Fed dont ils savent qu’elle sera moins favorable d’ici à la fin de l’année.

“Le centre des préoccupations reste toujours et encore l’attitude des banques centrales et en particulier celle de la Fed”, estime M. Maillot.

La Fed toujours guettée

Pour les économistes chez Crédit Agricole CIB, “les marchés vont probablement rester optimistes, mais ils ont besoin d’arguments”, à commencer par un éclaircissement sur la Fed.

Les investisseurs sont dans le flou quant au calendrier de la réduction des injections de liquidités de la banque centrale. Les minutes de la dernière réunion de la Fed, publiées cette semaine, n’en ont pas dit beaucoup plus, laissant la porte ouverte à un resserrement d’ici la fin de l’année.

Les investisseurs pourraient en savoir plus ce week-end, avec la réunion annuelle des banquiers centraux, à Jackson Hole, dans le Wyoming (ouest des Etats-Unis), malgré l’absence du président de la banque centrale américaine Ben Bernanke et celle de son homologue de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi.

La remontée récente des taux d’emprunt américains, issue des craintes portant sur la prochaine réduction des rachats d’actifs, pourrait selon François Duhen, stratégiste chez Crédit Mutuel-CIC, “provoquer une réaction des dirigeants de la Fed” à l’occasion de la réunion de Jackson Hole.

La hausse des taux pourrait peser sur le marché immobilier puis sur la reprise aux Etats-Unis et donc compliquer la tâche de la Fed.

C’est dans ce contexte que les statistiques américaines vont être suivies de près la semaine prochaine, avec des chiffres sur l’immobilier, la confiance des consommateurs, le chômage hebdomadaire, ou encore la deuxième estimation de la croissance pour le deuxième trimestre.

“Certains indicateurs seront scrutés plus que d’autres, comme ceux qui portent sur l’activité et l’emploi, variables qui pourront influencer la décision de la Fed”, rappelle M. Rozier.

L’autre grande préoccupation des marchés est l’activité en zone euro alors que les indices PMI d’activité ont rassuré les investisseurs cette semaine, sauf sur la France.

Les chiffres attendus la semaine prochaine concerneront surtout l’Allemagne, avec des indicateurs sur le moral des entrepreneurs et des consommateurs, le chômage, l’inflation et les ventes au détail.

Si “la perception majoritaire sur les marchés est celle de la poursuite de l’amélioration de l’économie tant aux Etats-Unis qu’en Europe”, il faut en revanche “rester prudent sur l’extrapolation de cette tendance dans les mois à venir”, tempère M. Maillot.

Enfin, après avoir marqué une pause ces dernières semaines, la saison des résultats d’entreprises repart en France, avec plusieurs poids lourds du CAC 40, dont Bouygues, Accor, Carrefour, Vivendi, Essilor et L’Oréal.

Euronext (CAC 40)