Les rémunérations des patrons de Glencore Xstrata et Credit Suisse épinglées

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à Zurich (Photo : Fabrice Coffrini)

[25/08/2013 09:43:14] Zurich (AFP) La presse dominicale suisse passe à la loupe les rémunérations des grands patrons, épinglant en particulier le dividende que va percevoir Ivan Glasenberg, le directeur général de Glencore Xstrata, et les plus-values de Brady Dougan, le patron de Credit Suisse.

Le journal zurichois NZZ am Sonntag souligne que le patron de Glencore Xstrata, un actionnaire de référence du géant des matières premières actif notamment dans le cuivre, le pétrole, le zinc et le charbon, va empocher une coquette somme, par le biais d’un dividende intermédiaire qui sera versé en septembre.

“Glasenberg, le patron de la société, va percevoir 59,5 millions de dollars en tant que plus gros actionnaire individuel”, note le NZZ am Sonntag.

Peu après le vote en Suisse d’une initiative sur les rémunérations abusives, en mars dernier, Ivan Glasenberg avait expliqué qu’il était l’un des patrons les moins bien payés parmi les sociétés de l’indice FTSE100, Glencore Xstrata étant cotée à Londres.

Il avait rappelé qu’il engrange l’essentiel de sa rémunération par le biais de dividendes, estimant que celle-ci est ainsi alignée sur la performance de l’entreprise et l’intérêt des actionnaires.

Le NZZ am Sonntag souligne cependant que cette somme de 59,5 millions de dollars (44,4 millions d’euros) va être versée alors que le groupe a publié mardi une lourde perte pour le premier semestre, plombée par de vastes dépréciation d’actifs sur Xstrata, le groupe minier avec lequel il a fusionné en mai.

Le Schweiz am Sonntag relève de son côté que Brady Dougan, le directeur de Credit Suisse, devrait engranger une plus-value non-imposable de 6 millions de francs suisses (4,86 millions d’euros) sur son bonus en action.

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énéral de Glencore Xstrata, le 25 mai 2011 à Hong Kong (Photo : Mike Clarke)

L’an passé, Credit Suisse, le numéro deux de l’industrie bancaire helvétique, modifié son système de bonus, proposant de le percevoir en actions plutôt qu’en numéraire. Le prix d’émission avait alors été fixé à 16,29 francs suisses mais entre-temps le cours de l’action a nettement grimpé, clôturant vendredi dernier à 28,60 francs suisses.

Or selon le rapport annuel 2012, Brady Dougan détenait plus d’un demi-million de droits en actions en 2012, qui avait initialement une valeur de 8,9 millions de francs suisses. Au cours actuel, la valeur de son paquet d’action a depuis grimpé à 15 millions de francs suisses (12,15 millions d’euros), note le journal dominical.

Début 2013, le patron de Credit Suisse possédait un paquet de 1,5 millions de titres et droit en actions, dont la valeur, au cours actuel, se monte à 45 millions de francs suisses (36,46 millions d’euros) s’il n’a pas vendu d’actions depuis, ajoute le Schweiz am Sonntag.

La rémunération des grands patrons est au c?ur de vif débats en Suisse. Début mars, les électeurs helvètes avaient adopté à une vaste majorité une initiative visant à limiter les rémunérations abusives, en interdisant notamment les parachutes dorés.

En novembre, les Suisses reprendrontà nouveau le chemin des urnes pour se prononcer sur une seconde initiative visant à limiter les écarts de salaires au sein des entreprises.

Dite initiative “1:12 Pour des salaires équitables”, ce projet déposé par les jeunes socialistes vise à empêcher que les rémunérations les plus élevées au sein d’une entreprise ne dépassent plus de douze fois les salaires les plus bas.