ésame sur un marché de Séoul le 7 août 2013 (Photo : Jung Yeon-Je) |
[26/08/2013 05:56:52] Séoul (AFP) Les marchés traditionnels de Corée du Sud se sont longtemps tenus à l’écart de la révolution technologique qui a balayé le pays, mais les commerçants adoptent peu à peu des outils numériques pour résister à la concurrence des grands magasins.
Yoo Hyung-Geun vend de l’huile de sésame au marché en plein air Junggok Cheil de Séoul depuis 14 ans. Il y a deux mois, il a échangé sa caisse enregistreuse contre une tablette tactile Samsung Galaxy, que lui a offerte SK Telecom, numéro un des opérateurs téléphoniques dans le pays.
La tablette fait office non seulement de caisse numérique mais propose aussi des logiciels développés par l’opérateur pour aider les petits commerçants à accroître leur rentabilité.
L’outil enregistre par exemple des données sur les ventes et les stocks, tels que le nombre de bouteilles d’huile de sésame –un ingrédient clé dans la cuisine sud-coréenne– vendues chaque jour, semaine et mois.
Mais elle enregistre aussi les produits achetés par chaque client, permettant à M. Yoo d’effectuer quelques opérations de marketing de base, en promouvant tel ou tel produit via des textos ou des mails aux chalands réguliers, en fonctions de leurs habitudes.
“J’essaye d’utiliser ces données de différentes façons”, déclare le commerçant, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 30% depuis qu’il a reçu ses nouveaux outils.
Yoo Hyung-Geun est l’un des quatorze vendeurs sur ce marché à avoir été équipés.
SK Telecom a lancé ce projet après l’appel aux grands groupes lancé par la nouvelle présidente du pays, Park Geun-Hye, pour qu’ils aident les plus petits qui peinent à rester concurrentiels.
Les conglomérats sud-coréens, dont Samsung, qui fabrique smartphones et tablettes, ou encore Hyundai sont souvent accusés d’étouffer les entreprises plus petites, notamment dans la distribution.
à écran tactile offerte à un commerçant de Séoul par SK Telecom, le 7 août 2013 (Photo : Jung Yeon-Je) |
Pour les quelque 300 marchés traditionnels du pays, la montée en puissance des supermarchés tels que E-Mart ou HomePlus est un défi quasi-insurmontable.
Pour le moment, l’opérateur de télécoms a fourni 26 tablettes et logiciels au total dans deux marchés de Séoul et ses environs, et compte étendre ce programme, a indiqué Irène Kim, porte-parole. L’opérateur propose également “un mini-kit électronique” qui scanne les cartes de crédit, répondant ainsi à une des plaintes les plus fréquentes des clients des marchés.
“C’est bien plus pratique de ne pas avoir à transporter du liquide quand je viens ici”, explique Kwon Hyuk-Sung, un habitué du marché qui réside à Séoul, une des villes les plus connectées du monde.
A Busan, la grande ville portuaire du sud du pays, un marché traditionnel s’est associé avec une agence gouvernementale pour créer une application pour smartphone, qui offre coupons de réduction, informations sur la centaine d’échoppes et conseils pour se garer.
Certains marchés sont équipés du WiFi gratuit, pour attirer les jeunes dans les gargottes qui voisinent avec les épiceries.
Et à Suwon, près de Séoul, les commerçants ont installé des caméras capables de décompter le nombre de clients à tel ou tel endroit du marché à n’importe quel moment. Ces données sont utilisées pour l’organisation d’attractions au meilleur moment et au meilleur endroit possibles.