Grèves en Afrique du Sud : le gouvernement appelle au calme

eec6937ffc58f418f08a291a1e24e8573a9ccfde.jpg
évistes manifestent devant une usine du constructeur américain Ford, le 20 août 2013 à Pretoria (Photo : Alexander Joe)

[26/08/2013 13:57:39] Johannesburg (AFP) Le gouvernement sud-africain a appelé les travailleurs à rester calmes et à éviter toute violence lundi, alors que des dizaines de milliers de personnes sont en grève dans le pays, notamment dans les BTP et l’automobile.

“Le gouvernement constate qu’un certain nombre de grèves ont actuellement lieu dans le pays, et appelle tous les travailleurs à exercer leur droit de grève de façon non-violente”, a-t-il indiqué dans un communiqué.

“Employeurs et travailleurs sont invités à engager un dialogue sensé afin d’arriver rapidement à un accord”, a-t-il ajouté.

L’hiver austral, de juin à août, est traditionnellement l’époque des grandes grèves en Afrique du Sud, car c’est la période des négociations salariales. Ces mouvement sociaux s’accompagnent régulièrement d’intimidations et de violences entre syndicats rivaux ou envers les non-grévistes.

Quelque 90.000 employés des BTP ont cessé le travail lundi, selon le syndicat NUM. Ils demandent une augmentation de 13%, quand le patronat ne propose que 6%, c’est-à-dire plus ou moins le niveau actuel de l’inflation en Afrique du Sud.

Des échauffourées ont fait deux blessés sur un chantier à Johannesburg, selon la police.

Les 30.000 travailleurs de l’automobile en grève depuis une semaine, qui paralysent la production nationale, pourraient mettre prochainement fin à leur mouvement après que les constructeurs ont offert une augmentation de 10%.

Le syndicat de la métallurgie Numsa a indiqué lundi que la consultation était en cours et qu’il annoncerait mercredi s’il appelle à la fin du mouvement. “Nous réfutons toutes les insinuations disant que nous avons accepté une offre. De telles insinuations sont toxiques et malveillantes à l’extrême”, a-t-il relevé.

Des centaines de techniciens de la compagnie nationale aérienne sud-africaine South African Airways (SAA) se sont en outre mis en grève lundi pour obtenir des salaires plus élevés.

“Nos membres sont en grève pour une augmentation de salaire à deux chiffres, de 12%”, a expliqué à l’AFP Vincent Masoga, le porte-parole du syndicat des transports Satawu.

Quelque 1.300 techniciens chargés de la maintenance des avions de SAA participent au mouvement, selon lui. Ces techniciens travaillent également pour le compte d”autres compagnies aériennes, dont British Airways et Qantas.

SAA a offert une augmentation salariale de 6,5%, selon le syndicat. La compagnie n’était pas joignable lundi.

La Compagnie des aéroports d’Afrique du Sud (ACSA) n’a pas signalé de perturbations particulières des vols. “La matinée a été assez calme. Il y a eu quelques retards à (l’aéroport de Johannesburg) O.R. Tambo, mais il s’agissait de retards pour différentes raisons, sans rapport avec la grève”, a affirmé à l’AFP la porte-parole d’ACSA.

ACSA a indiqué qu’elle était prête à venir en aide aux compagnies affectées par la grève et qu’elle ne tolèrerait aucune manifestation dans ses aéroports.

Les syndicats NUM, Numsa et Satawu font partie de la confédération Cosatu, alliée de l’ANC, le parti au pouvoir.

Ces grévistes sont susceptibles d’être rejoints dans les prochains jours par les ouvriers du textile et des mines d’or.