à Carole Couvert, secrétaire générale de la CFE-CGC, le 26 août 2013 à Matignon (Photo : Lionel Bonaventure) |
[27/08/2013 05:08:40] Paris (AFP) Les consultations des partenaires sociaux sur les retraites s’achèvent ce mardi, après que le Premier ministre a semblé rechercher l’adhésion en donnant des gages la veille sur ce dossier à haut risque pour le gouvernement.
Dès 09H30, l’Union syndicale Solidaires est attendue la première à Matignon pour discuter avec Jean-Marc Ayrault des grandes lignes de la réforme, qui doit passer en Conseil des ministres le 18 septembre.
Puis ce sera le tour de FO, l’UPA (artisans), l’UNSA et la FSU.
Une “réunion de travail” des ministres concernés par la réforme doit se tenir mardi en fin de journée à Matignon, selon une source gouvernementale.
La réforme, visant à combler le déficit des régimes de retraite évalué à 20 milliards d’euros en 2020, devrait être dévoilée dans les prochains jours.
ût 2013 à Matignon (Photo : Bertrand Guay) |
Lundi, lors d’un premier round de consultations, le gouvernement a semblé vouloir rassurer ses interlocuteurs et calmer le jeu sur cette réforme anxiogène dont la gauche s’est emparée de façon inédite.
Le Medef s’est réjoui contre toute attente d’avoir obtenu “une ouverture” sur une baisse du coût du travail, pour compenser l’augmentation des cotisations sociales visant à financer les retraites.
Il devrait bien y avoir “des mesures sur la compétitivité”, a confirmé une source gouvernementale.
Cotiser plus longtemps
ût 2013 à Matignon (Photo : Lionel Bonaventure) |
“Il y a deux sujets: les retraites et la protection sociale. Sur le deuxième sujet, l’assurance a été donnée que, dès 2014, dans le PLFSS, il y aura des mesures sur la compétitivité, sur les modalités de financement de la protection sociale par les régimes non contributifs”, dont le plus gros est la famille, a affirmé cette source à l’AFP.
Le patronat a toujours dit son opposition à toute nouvelle charge pour les entreprises en période de crise mais pourrait faire un geste en contrepartie d’une avancée sur le coût du travail.
Pas d’arbitrage sur le financement
L’exécutif, qui entend économiser 7 milliards d’euros pour le seul régime général (salariés du privé), semble toujours hésiter entre une hausse des cotisations sociales pour financer les retraites ou une augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG).
Cotiser plus longtemps
Cette piste a été fragilisée ces derniers jours par le débat sur la fiscalité.
Les arbitrages “ne sont pas faits”, ont indiqué plusieurs leaders syndicaux à l’issue de leur entretien.
Pour le reste, les règles de calcul des retraites ne seront pas modifiées pour les générations partant d’ici à 2020, ont affirmé des syndicats.
âges de départ à la retraite et les durées de cotisation pour les personnes nées entre 1951 et 1957 (Photo : iv) |
Au-delà, le gouvernement envisagerait d’augmenter la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein d’un trimestre tous les trois ans, a indiqué Carole Couvert, la présidente de la CFE-CGC, ce qui aboutirait à environ 43 ans en 2035.
Selon le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, M. Ayrault a également confirmé “la mise en place d’un compte-pénibilité”, permettant aux salariés exerçant des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ou de se reconvertir.
Il a aussi évoqué, selon la CFTC, un abaissement du seuil d’heures de Smic nécessaires pour valider un trimestre de cotisation et, selon la CFE-CGC, un dispositif concernant la prise en compte des années d’études.
Autant de signes et de gages du gouvernement envers les syndicats dont il espère le soutien.
La CFTC a estimé que “les choses avançaient” et la CFTC s’est dite “satisfaite”.
La partie s’annonce plus compliquée mardi puisque le Premier ministre reçoit trois des quatre syndicats ayant appelé à une journée de mobilisation contre la réforme le 10 septembre.
La CGT, FO, la FSU et Solidaires entendent ainsi protester, à travers des grèves et des manifestations, contre l’allongement de la durée de cotisation.