Lassaâd
Abid, secrétaire général du Front de rectification du processus syndical au sein
de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a annoncé, lundi, la création
de l’Organisation tunisienne du travail (OTT).
Lors d’un point de presse organisé à cette occasion, Lassaâd Abid a souligné que
la décision de créer une nouvelle organisation syndicale intervient suite à la
non satisfaction des revendications du front de rectification du processus
syndical par le bureau exécutif de l’UGTT qui, a-t-il dit, “n’est plus
indépendant et sert les intérêts de certains partis politiques”.
Parmi ces revendications, Abid a évoqué la création d’une instance indépendante
pour les élections au sein de l’UGTT et la publication des rapports financiers
et du nombre d’adhérents.
“L’OTT dont l’objectif est de défendre les droits des travailleurs et des
personnes sans emploi, de garantir la répartition équitable des richesses et de
lutter contre la corruption est ouverte à toutes les parties et à tous les
courants idéologiques”, a souligné, pour sa part, Kamel Fadhlaoui, membre du
comité fondateur de l’OTT.
De son côté, Nasreddine Bouzarraâ, membre du comité fondateur, a appelé toutes
les organisations syndicales à coopérer ensemble et à ouvrir un dialogue
national entre les syndicalistes pour promouvoir l’action syndicale et consacrer
le pluralisme syndical. Il considère que l’UGTT et le gouvernement ont comploté
ensemble pour saper le pluralisme syndical.
Ammar Ghiloufi, membre du comité fondateur a souligné que l’OTT sera
l’alternatif révolutionnaire dans le domaine syndical qui ne servira que
l’intérêt de la patrie, estimant que l’UGTT a négligé son rôle principal celui
de défense les travailleurs en privilégiant les dossiers politiques.
“Les syndicalistes peuvent avoir des appartenances politiques, mais les
décisions doivent être prises en concertation avec les bases et non de façon
unilatérale”, a pour sa part affirmé Mohamed Boukhari, membre du comité
fondateur. Par ailleurs, le comité fondateur a fait savoir que le projet du
statut de l’organisation a été mis en ligne pour discussion tout au long de
cette année, promettant d’informer le public et la presse tous les deux mois du
nombre d’adhérents et du rapport financier de l’organisation.
La conférence de presse à laquelle ont assisté des députés du mouvement Ennahdha
à l’Assemblée nationale constituante, des représentants de partis islamiques et
des membres de la Ligue de protection de la révolution a été entamée par la
récitation de versets coraniques et interrompue par des slogans de soutien aux
défenseurs de la légitimité en Egypte et dénonçant ce que l’assistance a
qualifié de coup d’Etat militaire contre le président élu Mohamed Morsi. Les
personnes présentes ont également scandé des slogans hostiles à l’UGTT.