Bourses : les craintes sur la Syrie jettent un froid sur les marchés

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çade du Nasdaq, le 23 août 2013 à Nex York (Photo : Spencer Platt)

[27/08/2013 19:18:56] Paris (AFP) Les marchés financiers ont connu un accès de faiblesse mardi, inquiets de voir se rapprocher l’éventualité d’une intervention militaire occidentale en Syrie.

Les marchés boursiers “ont peur d’une potentielle intervention militaire américaine en Syrie”, indique Ishaq Siddiqi, analyste chez ETX Capital.

En clôture, la Bourse de Paris a plongé de 2,42% et celle de Francfort de 2,28%. Madrid et Milan ont respectivement décroché de 2,96% et 2,34%. Londres a limité ses pertes à 0,79%.

Les Bourses dans les pays arabes sont celles qui ont le plus tremblé face aux tensions régionales. La place de Dubaï a plongé de 7%, sa plus forte perte quotidienne depuis la crise financière de 2009 qui avait profondément affecté l’économie de l’émirat.

De son côté, Wall Street poursuivait la séance dans le rouge.

“Le risque géopolitique est de retour, cela inquiète les investisseurs financiers”, a résumé Paul Donovan, analyste chez UBS

L’euro était lui aussi sous pression. Vers 17H10 GMT (19H10 à Paris), la monnaie unique valait 1,3383 dollar, contre 1,3369 dollar lundi vers 21H00 GMT.

L’or, traditionnelle valeur refuge, gagnait 1,10%, à 1.420,15 dollar l’once.

Une frappe contre le régime syrien, accusé d’avoir utilisé des armes chimiques dans sa guerre contre les rebelles, semblait imminente mardi. Washington et ses alliés préparaient le terrain pour une action militaire alors que Damas a promis de se défendre.

“Nous avons positionné des éléments pour être capables de répondre à toute option choisie par le président” Barack Obama, a déclaré le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel à la BBC. “Nous sommes prêts à y aller”, a-t-il assuré.

Le président François Hollande a déclaré qu’une décision sur une action militaire en Syrie serait prise “dans les prochains jours”.

Le Premier ministre britannique David Cameron a de son côté convoqué le Parlement pour un vote jeudi sur “la réponse du Royaume-Uni aux attaques à l’arme chimique” présumées.

Dans ce contexte de forte incertitude, les investisseurs ont préféré limiter leurs risques en se tournant vers des valeurs plus sûres, à l’image des titres de la dette souveraine allemande. Son taux, qui évolue en sens inverse de la demande, a reculé à 1,847% contre 1,894% lundi à la clôture, sur le marché secondaire où s’échange la dette déjà émise.

Le pétrole au plus haut depuis six mois

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ères à la clôture (Photo : mhc/dmk)

Mais “la répercussion la plus directe de cette escalade a été la remontée du prix du pétrole brut” juge Soledad Pellon, d’IG Markets. Et “l’onde de choc va bien plus loin et nombreux sont les secteurs qui vont être touchés, ceux de l’aérien et du tourisme” notamment, poursuit-il.

Le baril de Brent à Londres a atteint son plus haut niveau en 6 mois.

Vers 17H10 GMT (19H10 à Paris), il valait 114,07 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 3,34 dollars.

“Les marchés actions sont assez sensibles à l’évolution du prix du pétrole”, explique de son côté Pierre Martin, analyste chez Saxo Banque. Selon lui, les incertitudes géopolitiques ont pris le pas sur les marchés sur les évolutions de la conjoncture.

Les investisseurs ont en effet ignoré des indicateurs meilleurs que prévu en Europe et aux Etats-Unis, à l’image de la hausse de l’indice Ifo du moral des entrepreneurs allemands en août et de la hausse inattendue du moral des ménages en août aux Etats-Unis.

A ce contexte s’ajoutent en Europe l’incertitude politique en Italie et plus globalement celle concernant “le calendrier adopté par la Fed”, la réserve fédérale américaine, pour un possible resserrement monétaire, souligne Michael Hewson, analyste de CMC Markets.