Le Medef fait sa rentrée, furieux de la réforme des retraites

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à la sortie de Matignon, le 26 août 2013 à Paris (Photo : Lionel Bonaventure)

[28/08/2013 11:04:10] Jouy-en-Josas (France) (AFP) L’ambiance promet d’être chaude à l’ouverture mercredi après-midi de l’université d’été du Medef, au lendemain de l’annonce par le gouvernement d’une hausse des cotisations retraite des entreprises, qui rend furieux le patronat.

Elu en juillet à la tête de la plus grande organisation patronale de France, Pierre Gattaz prononcera peu après 14H00 le discours inaugural des trois jours de débats et ateliers, auxquels six ministres sont attendus, sur le campus d’HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines)

Sans attendre, le nouveau patron des patrons a fustigé mardi soir la réforme des retraites présentée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, immédiatement qualifiée de “non-réforme dangereuse” et “inacceptable”.

M. Gattaz, qui n’a de cesse de vouloir “remettre l’entreprise au coeur des préoccupations” et de dire que c’est par elle que l’emploi pourra renaître en France, a jugé “irresponsable” le choix fait par l’exécutif d’une hausse des cotisations patronales.

Le président du Medef aura l’occasion de ferrailler sur le sujet jeudi avec le ministre de l’Economie Pierre Moscovici, lors d’un débat sur le thème “Faire gagner la France”.

Les autres ministres attendus sont Arnaud Montebourg (Redressement productif), Bernard Cazeneuve (Budget), Geneviève Fioraso (Enseignement supérieur et Recherche), Fleur Pellerin (PME, Innovation, Economie numérique) et Sylvia Pinel (Artisanat, Commerce, Tourisme).

Outre les politiques et les dirigeants d’entreprise, le Medef a convié un panel varié qui inclut des militaires, attendus lors d’une table ronde sur “L’art de la guerre”, mais aussi deux vieilles gloires du football, le Brésilien Raï et l’ancien gardien du PSG et des Bleus Bernard Lama, ainsi qu’un professeur en psychiatrie, spécialiste de la dépression pour ausculter le légendaire pessimisme des Français.

“Medef exemplaire”

Parmi les grands patrons figureront Christophe de Margerie, PDG de Total, Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, Luc Oursel président d’Areva et Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric.

Les syndicats, eux, n’auront qu’une représentante: Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC.

Pierre Gattaz ambitionne de faire de sa première université d’été le départ d’une reprise en main du destin économique du pays par l’entreprise avec le lancement d’un projet pour la France en 2020.

Au milieu des tables rondes et ateliers, le Medef tiendra sous une tente baptisée “2020: faire gagner la France” un forum électronique de propositions et de discussions ouvert à “tous les Français”, chefs d’entreprises, étudiants, chercheurs, élus, partenaires sociaux.

“Nous voulons vraiment orienter l’avenir, de façon extrêmement structurée pour arriver en 2014, peut-être au printemps, avec un projet structuré”, a expliqué M. Gattaz mardi devant quelques journalistes.

“J’ai proposé un pacte de confiance au président de la République et à Jean-Marc Ayrault en disant +nous chefs d’entreprises nous allons dessiner l’avenir et vous, gouvernement, c’est à vous de créer le terreau d’une France compétitive+”, avait-il précisé.

Ce projet piloté par le patron d’Ernst and Young France, Jean-Pierre Letartre vise à “réfléchir sur tous les axes d’opportunités et de défis à relever des Français avec l’objectif d’une France où le chômage peut descendre à moins de 7%”, selon Pierre Gattaz.

Dans un second projet baptisé “Assises du Medef”, l’organisation patronale compte aussi faire le ménage chez elle.

“Il y a 750.000 adhérents au Medef qui sont principalement des gens de territoires, et qui sont nos clients”, a expliqué son président.

“L’idée c’est de refondre, de réfléchir aux rôles et missions du Medef national, des Medef territoriaux, et à la manière de financer tout ça (…) Si on demande à l’Etat des économies, le Medef doit être exemplaire”.

Ces assises seront dirigées par le patron de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) Patrick Bernasconi.

Le but est aussi de mieux communiquer “de façon à ce que les Medef territoriaux puissent aller voir des députés, des sénateurs pour leur porter une bonne parole sur le bon sens économique afin que ceux qui nous dirigent comprennent qu’il y en a assez qu’on nous rajoute des contraintes depuis 30 ans”, lance M. Gattaz.