Tunisie : 217 incendies et 3943 hectares ravagés en quatre mois

Par : TAP

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incendies ont été enregistrés du 1er mai au 26 août 2013, ayant ravagé 3943
hectares, situés pour la plupart d’entre eux dans les gouvernorats de Zaghouan
(nord), Bizerte (nord-est) et du Kef (nord-ouest).

Le sous-directeur de la protection des forêts à la direction générale des forêts
au ministère de l’Agriculture, Samir Belhadj Salah, a affirmé, dans une
déclaration à TAP, que la hausse du nombre des superficies ravagées est très
inquiétante, sachant que le nombre d’incendies (317) survenus durant la même
période de 2012 avaient détruit 1.687 hectares.

La moyenne des incendies qui se déclenchent dans les forêts tunisiennes au cours
de l’intervalle allant du 1er mai jusqu’à la fin du mois d’octobre de chaque
année varie, depuis 1985, entre 130 et 150 incendies s’étendant sur une
superficie de 1500 hectares.

M. Belhaj Salah a attiré l’attention sur la multiplication des incendies
forestiers en Tunisie, après la révolution. Le nombre de ces derniers est ainsi
passé de 220 incendies en 2011, ayant détruit 1700 hectares, à 405 incendies sur
une superficie de 2400 hectares en 2012.
lL s’est dit étonné de la hausse du nombre des incendies provoqués qui selon lui
“suscitent la crainte et sèment le doute, concernant les moments de leur
déclenchement et leur répétition dans les mêmes endroits”, estimant que «se sont
des actes prémédités».

“60% des causes de déclenchement des incendies sont enregistrées contre des
inconnus et 40% sont dus à l’utilisation de feux à l’intérieur des forêts, dont
57% proviennent des cigarettes et 15% de l’utilisation du feu pour l’extraction
du miel ou pour la cuisson”, outre ceux provoqués par certaines personnes
s’adonnant aux boissons alcooliques et allumant des feux pour préparer des mets,
a regretté Samir Bel Haj Sallah.

Il a indiqué, dans ce contexte, que 45 incendies ont eu lieu au cours de la
période du 7 au 11 août, coincidant avec l’Aid, et ont ravagé 1605 hectares. 12
de ces incendies se sont déclenchés le premier jour de l’Aid (8 août 2013) dans
7 gouvernorats. La superficie des forêts ravagées par les incendies suite aux
opérations militaires réalisées par l’armée nationale au Mont Chaâmbi
(Centre-Ouest) pour combattre les terroristes est estimée à environ 1000
hectares et près de 650 hectares à Sakiet Sidi Youssef (Nord-Ouest).

50 ans pour reconstruire…

M. Belhaj Salah a évoqué aussi les retombées environnementales de la hausse du
nombre des incendies en Tunisie, cette année, soulignant qu’un retour à leur
état initial des forêts de conifères nécessite 50 ans, sachant que certaines
d’entre elles sont âgées de 100 ans. S’agissant des conséquences économiques
causées par ces incendies, le sous-directeur a fait savoir que le coût d’un
hectare de forêts oscille entre 5 et 25 mille dinars compte tenu des activités
économiques liées à ces forêts, tels que l’élevage du cheptel et des animaux, la
production du miel, de pins, de charbon et de bois.

Le responsable a passé en revue les efforts de protection contre les incendies
et les programmes à réaliser, soulignant l’importance de développer l’esprit
environnemental chez le citoyen et les visiteurs des forêts, compte tenu du rôle
des forêts dans la protection des écosystèmes. Il a indiqué que les programmes
de protection des forêts contre les incendies portent sur le renforcement de la
flotte à travers l’acquisition de 26 camions-citernes feux de forêt (CCF) de 600
litres et un autre CCF de 2500 litres.

Un appel d’offres a, en outre, été lancé au cours de l’année 2013 pour
l’acquisition de 10 CCF de 3000 litres et 25 CCF de 600 litres et le recrutement
d’environ 75 ingénieurs et techniciens. Les services spécialisés ambitionnent
également de charger un garde forestier de la surveillance de 150 hectares
contre un garde forestier actuellement pour 500 hectares et un technicien pour
10 mille hectares.

Il y a lieu de rappeler que les forêts tunisiennes s’étendent sur 1 million et
100 mille hectares répartis sur la dorsale tunisienne de la montagne de Chaambi
au Cap Bon. Plusieurs de ces forêts sont composées de conifères, de thuya et de
chênes-lièges. Elles sont semblables à celles du bassin méditerranéen, soit
sensibles aux feux, en raison du climat méditerranéen caractérisé par une
période caniculaire entre les mois de mai et octobre.

WMC/TAP