écrans de télévisions |
[29/08/2013 09:53:31] Paris (AFP) Les amateurs de sports en canapé peuvent désormais regarder les matches comme ils l’entendent : les chaînes télé leur proposent de devenir réalisateurs en pilotant eux-mêmes les caméras tandis qu’une plateforme web leur offre des commentateurs au ton moins convenu.
Face au jeune public qui tend à fuir le petit écran pour regarder des vidéos sur internet, les chaînes télé ripostent.
Canal+ a été la première à dégainer avec le multiangle. Depuis juillet 2012, elle propose à ses abonnés de télécharger sur les tablettes ou les smartphones l’application “Canal football app”. Celle-ci permet aux téléspectateurs-internautes, également appelés télénautes, de revoir un but ou une action en léger différé sous une douzaine d’angles différents.
“On dit à l’abonné : +vous prenez les commandes ! Vous avez toute la matière pour faire vos propres choix+. On est les seuls à faire ça en France et nous sommes très peu dans le monde, il y a Sky Sports qui le fait en Grande-Bretagne, notamment”, explique à l’AFP François-Charles Bideaux, directeur de production du pôle sports du groupe Canal+.
“Analysez le sport comme jamais auparavant”, promet la fonction Sky Sports 360 lancée fin mai.
Selon François-Charles Bideaux, il était “naturel d’évoluer pour que nos jeunes abonnés aient des contenus qui soient en phase avec leur mode de consommation. Ils doivent se sentir actifs, avoir la possibilité de communiquer sur les réseaux sociaux et être mobiles”.
La “Canal football app” totalise 1,2 million de téléchargements pour une utilisation moyenne de plus d? 1,5 million de sessions par mois, précise Canal+.
La chaîne cryptée, qui diffuse l’intégralité du championnat de rugby du Top 14, a lancé avant l’été la “Canal rugby app” (120.000 téléchargements pour l’heure), basée sur le même principe. Les autres sports de Canal+ (Formule1 et Omnisports) ainsi que l’information devraient suivre “entre 2014 et 2015”.
Cet été, durant le Tour de France cycliste, France Télévisions offrait la possibilité aux internautes de suivre la course en passant d’une caméra à une autre. Sur le site internet francetvsport.fr, outre le direct diffusé à l’antenne, ils pouvaient choisir entre quatre caméras juchées sur des motos : en tête de la course, au milieu du peloton ou en queue de course. Une option “mosaïque”, avec toutes les caméras activées simultanément, venait compléter le dispositif.
“Sur les quelque 2 millions de connexions pour suivre le Tour de France en direct sur le site, près de 20% ont testé le multicam”, dit à l’AFP David Botbol, directeur adjoint de la rédaction des sports de France Télévisions. Fort de ce taux d’utilisation, le groupe devrait renouveler l’expérience.
Pas seulement le sport
Au-delà des événements sportifs, TF1 a mis en place un dispositif multicam pour suivre le défilé du 14 juillet sous différents angles depuis le site MyTF1news.fr. Sans compter une caméra 360 degrés sur le plateau de The Voice, à piloter par l’internaute.
“Sur internet, il y a un aspect à la fois ludique et pédagogique. On vous montre ce qu’il y a derrière l’événement. Mais on vous accompagne car on ne veut pas livrer des images brutes à l’internaute, en dehors d’un cadre éditorial. Si on ne donne pas un sens, ce n’est plus notre métier de journaliste”, estime David Straus, rédacteur en chef de MyTF1news.fr.
“Pour le téléspectateur, c’est une forme de récompense. On se doit de lui donner ce qu’on peut lui apporter en plus s’il veut aller plus loin. Ce sont les débuts de l’information augmentée”, croit-il, en expliquant réfléchir à un multicam pour “des échéances électorales, par exemple”.
Après les images, les commentaires sportifs, parfois jugés trop convenus par les jeunes téléspectateurs, sont également concurrencés.
Bloggeurs fans du pronostic, joueuses professionnelles ou inconnus experts tactiques : la plateforme SportDub donne le choix entre plusieurs commentateurs sportifs qui s’expriment “dans leur propre style, sans censure”, selon le site. En plus de choisir et de voir ses commentateurs, il est possible d’échanger directement avec eux, poser des questions, partager des analyses ou…faire des blagues à travers un chat.