L’UTICA
a récemment dressé un tableau pas très avantageux de l’économie tunisienne. Mais
se voulant constructive et positive, la centrale patronale a suggéré aux
décideurs une liste de propositions pour la relance économique.
La première condition serait une solution politique à mettre en œuvre le plus
rapidement possible et qui devrait permettre une reprise économique rapide, sans
quoi toute solution serait inutile. Il s’agit de donner des signaux positifs,
clairs et décidés aussi bien en direction des acteurs économiques nationaux
qu’en direction des partenaires étrangers.
Cette solution ne peut prendre que la forme d’un gouvernement composé de
personnalités indépendantes des partis politiques, compétentes, opérationnelles
et reconnues dans leurs domaines.
Les portes de sortie
Les mesures à prendre doivent s’adresser à tous les acteurs concernés par
l’activité économique de manière à leur donner des signaux positifs et crédibles
à même de provoquer leur adhésion au programme de relance urgente de l’économie.
Il s’agit de mobiliser à la fois les entreprises, les employés, les demandeurs
d’emploi, les citoyens en tant que consommateurs, les régions, les
fonctionnaires, les investisseurs nationaux et étrangers ainsi que les bailleurs
de fonds et organismes financiers internationaux.
Chacun de ces acteurs doit percevoir, à travers ce programme, un signal le
concernant suffisamment fort d’une volonté de changer les choses en mieux, même
si les résultats escomptés ne seront obtenus que graduellement.
Ces mesures peuvent être présentées sommairement comme suit:
– communiquer, de manière professionnelle, sur le plan national et international
sur l’état réel et objectif de l’économie tunisienne et sur ses capacités à
opérer une reprise rapide;
– rassurer les bailleurs de fonds sur la capacité du pays à maîtriser la
situation et à tenir ses engagements financiers et à mener les réformes
nécessaires;
– appeler la classe politique à tenir un discours responsable tenant compte de
l’état réel de l’économie, de l’ampleur des défis et de la nécessité de la
contribution de tous à l’effort de redressement économique;
– mobiliser les acteurs nationaux autour du défi du repositionnement du travail
comme valeur sociale;
– garantir par l’Etat la continuité et la fluidité logistique sur tout le
territoire national;
– obtenir un consensus sur une paix sociale au moins jusqu’à fin 2014;
– rétablir l’ordre et la sécurité et lutter efficacement contre le terrorisme
pour rétablir la confiance ;
– augmenter le pouvoir d’achat et réduire l’inflation par une baisse des taux
des taxes. Cette réduction des taux pourrait même augmenter les recettes de
l’Etat;
– tranquilliser les fonctionnaires et rétablir la gestion de carrière par les
compétences;
– rétablir l’autorité dans les structures en charge des services publics;
– annoncer de manière claire les investissements à réaliser en moins d’un an
dans chaque région et leur désigner des chefs de projet qui soient ordonnateurs
du budget et responsables des résultats;
– mobilisation d’un fonds de 1000 millions de dinars pour financer à taux zéro
les projets d’investissements productifs dans les régions;
– accorder des avantages spécifiques aux investisseurs privés qui réalisent des
investissements immédiats dans certaines régions;
– accorder des avantages spécifiques aux entreprises qui créent des emplois
supplémentaires durables en moins d’un an;
– accorder une indemnité de mobilité (déplacement et hébergement) pour les
demandeurs d’emploi qui trouvent du travail hors de la zone de résidence de la
famille;
– réajuster les Droits et Taxes excessifs pour certains produits pour lutter
contre la contrebande et engager une politique d’intégration des opérateurs
informels dans le secteur organisé.
Source : l’UTICA