Abderrazak
Kilani, membre de la commission de médiation pour une sortie de crise, a
présenté, jeudi, aux représentants des groupes parlementaires non dissidents à
l’Assemblée nationale constituante (ANC), le rapport préliminaire de cette
instance, comportant les pourparlers avec les différents acteurs politiques et
la société civile.
Il a annoncé, lors de cette rencontre, qui a eu lieu au palais du Bardo, son
refus catégorique d’un “gouvernement pour les élections”, prôné par le mouvement
Ennahdha et la proposition du Front du salut, réclamant la démission du
gouvernement, en tant que condition sine qua non du démarrage du dialogue.
La proposition de “gouvernement pour les élections” rappelle une période
prérévolutionnaire révolue, durant laquelle l’organisation des élections était
du ressort du pouvoir exécutif et du ministère de l’Intérieur, a-t-il dit,
ajoutant que l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) sera
chargée de l’organisation des prochaines élections et non le gouvernement.
Par ailleurs, il est inacceptable de destituer le chef du gouvernement de la
majorité comme condition préalable au dialogue pour sortir de la crise
politique, estimant que la situation est délicate et nécessite une meilleure
collaboration entre les protagonistes.
Il a fait savoir que ses propositions relatives au maintien de l’Assemblée
nationale constituante (ANC) et la fixation d’un calendrier de sa mission devant
permettre de parachever la constitution avant le 31 octobre, la loi électorale
avant le 30 novembre et l’organisation des élections avant le 31 mars, en plus
de la garantie de la neutralité de l’administration et des mosquées, ont été
accueillies favorablement par bon nombre de parties, y compris les constituants
qui se sont retirés de l’ANC.
Il a appelé à cet effet, à inclure les recommandations de la commission de
médiation dans l’ordre du jour du dialogue national. Cette commission a été
créée par Abderrazak Kilani, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, le juriste
Mokhtar Yahyaoui et le diplomate Taoufik Ouanes. Ce dernier s’est retiré de la
commission, considérant qu’elle n’est plus neutre et qu’elle sert les intérêts
de certaines parties, particulièrement la Troïka.
Le renvoi dos à dos les deux protagonistes annonce sans doute un échec de cette
médiation, car même si Ennahdha semble ces derniers jours modérer un petit peu
ses positions, ce n’est pas le cas de l’opposition qui exige la démission du
gouvernement.