énérale des services (IGS), à Paris, le 11 janvier 2012 (Photo : Francois Guillot) |
[31/08/2013 13:34:05] Paris (AFP) Les Français pourront, dès lundi, saisir directement en ligne la “police des polices” en cas d’abus ou de dérapages dans le cadre d’une réforme de ce service d’inspection voulue par Manuel Valls pour rapprocher notamment police et population.
La réforme, annoncée début 2013 par le ministre de l’Intérieur, vise à “réorganiser” l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), compétente en province et en grande banlieue parisienne, et l’Inspection générale des services (IGS), dont le ressort est celui de la capitale et de sa proche banlieue, avait expliqué en juin leur “patronne” Marie-France Monéger.
L’IGS deviendra une délégation de l’IGPN qui va en créer de nouvelles à Rennes, Lille, Metz ainsi qu’une antenne à Nice outre ses trois implantations actuelles à Marseille, Lyon et Bordeaux, son siège étant à Paris place Beauvau.
Le principal point de cette réforme de la police traquant ripoux et auteurs de bavures est la possibilité offerte aux particuliers de saisir en ligne, de manière non anonyme, ses services en cas de contestation ou de dérapage des forces de police.
“Il ne s’agit pas de stigmatiser les policiers”, selon Mme Monéger en réponse à certaines critiques de leurs syndicats. “Cette plateforme” internet n’aura pas vocation à recueillir les “faits les plus graves” mais à “mieux organiser les signalements”. “C’est aussi un moyen de savoir ce que les usagers ne supportent pas de et dans leur police”, avait-elle fait valoir.
Les inspections reçoivent déjà quelque 2.300 signalements chaque année, mais jusqu’ici seule l’IGS pouvait être saisie directement par des particuliers.
L’IGPN va également, dans le cadre de la réforme, “s’ouvrir” à des “observateurs extérieurs”, une autre nouveauté. Un comité d’orientation sera ainsi composé pour moitié de policiers et pour l’autre d’un avocat, d’un journaliste, d’élus ou du Défenseur des droits avec qui les inspections sont déjà en relation.
Manuel Valls avait lui-même lancé très tôt ce chantier qui lui tient à coeur. Il s’agissait, outre l’axe de la déontologie des forces de police, de les “rapprocher de la population”. Et aussi tourner une page noire de l’IGS, soupçonnée d’avoir truqué une enquête sur des fonctionnaires marqués à gauche dans la période de la présidentielle et des législatives de 2007.
Le ministre ouvre lundi matin, à Paris, un séminaire de lancement de la nouvelle “police des polices”. Elle change également de logo et son architecture a été actée par un décret et un arrêté publiés vendredi au Journal officiel.