Documents Snowden : Washington a lancé 231 cyberattaques en 2011

df661452adc0f76a0dba3080a4dc0164e0fb9e33.jpg
éricaine pour la sécurité (NSA), à Fort Meade, dans le Maryland, le 31 mai 2006 (Photo : Paul J. Richards)

[31/08/2013 14:16:51] Washington (AFP) Les services de renseignement américains ont lancé 231 cyberattaques en 2011, visant notamment l’Iran, la Russie, la Chine ou la Corée du Nord, affirme le Washington Post samedi, sur la base de documents fournis par Edward Snowden.

“Ces révélations (…) fournissent de nouvelles preuves que les +cyberguerriers+ de plus en plus nombreux de l’administration Obama infiltrent des réseaux informatiques à l’étranger et en perturbent le fonctionnement”, écrit le Post, qui se fonde sur le budget secret des services de renseignement américains fournis par l’ex-sous-traitant de l’Agence de sécurité nationale (NSA).

Outre ces cyberattaques, des spécialistes “s’introduisent dans des réseaux étrangers pour les mettre sous un contrôle américain discret”, poursuit le quotidien, évoquant un projet baptisé GENIE et dont le budget s’élève à 652 millions de dollars: Des logiciels malveillants ont ainsi été placés “chaque année dans des dizaines de milliers de machines”.

“D’ici la fin de l’année, GENIE devrait contrôler au moins 85.000 logiciels implantés dans des machines choisies stratégiquement tout autour du monde”, contre environ 21.000 en 2008, selon les documents consultés par le quotidien.

“Les documents fournis par Snowden et des entretiens avec d’ex-responsables américains illustrent une campagne d’intrusion informatique bien plus importante et plus agressive que ce qui avait jusqu’à présent été envisagé”, poursuit encore le Washington Post.

Parmi les 231 cyberattaques menées en 2011, selon ces documents budgétaires, “près des trois quarts visaient des cibles de la plus haute importance, que d’anciens responsables identifient comme des adversaires comme l’Iran, la Russie, la Chine et la Corée du Nord ou des activités comme la prolifération nucléaire”, ajoute le quotidien.

Le virus informatique Stuxnet, qui avait attaqué en 2010 le programme nucléaire iranien, avait été attribué par Téhéran à une attaque israélo-américaine.

Les Etats-Unis ont plusieurs fois appelé au cours des derniers mois la Chine à cesser ses activités de piratage informatique, mais “les services de renseignement américains utilisent de manière routinière dans le monde entier des logiciels malveillants bâtis par le gouvernement qui diffèrent assez peu dans leur fonctionnement des +menaces perfectionnées persistantes+ que les responsables américains attribuent à la Chine”, pointe le Post.

La principale différence, expliquent des responsables, “est que la Chine vole des secrets industriels américains pour un gain financier”, poursuit le quotidien américain.