Tunisie – Médias : L’ERT menace de couper dans les salaires des journalistes grévistes

Par : TAP

La direction générale de l’Etablissement de la Radio tunisienne (ERT) a rejeté, dimanche, l’appel à la grève des journalistes de la radio qui a été lancé par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), annonçant son intention de procéder à un prélèvement sur les salaires.

La direction s’est dite, dans un communiqué, “très étonnée” de cet appel à la grève annoncée pour le mardi 3 septembre, précisant toutefois qu’elle respecte toute action syndicale de protestation à même de consacrer la lutte pour la liberté de la presse et les droits des journalistes, mais considère la grève de mardi, “illégale ce qui nécessite le prélèvement sur les salaires”.

Pour la DG de l’ERT, “cet appel n’est pas justifié et intervient à un moment ou l’entreprise de la Radio s’emploie à consacrer son objectivité et son impartialité en tant que médias de service public”.

D’après les responsables de l’établissement, le SNJT n’a pas la légitimité d’une partie sociale habilitée à lancer un tel appel à la grève, conformément aux lois et procédures en vigueur et ce « indépendamment de ce que cache cet appel comme tentative d’impliquer les médias publics dans les tiraillements politiques”.

“La direction générale n’est pas intervenue et n’interviendra en aucun cas dans la ligne éditoriale de l’institution”, ajoute la direction dans son communiqué, fustigeant celui qui essaye «de semer la zizanie et de créer un climat de tension en exploitant les dernières nominations et le décret-loi numéro 116» de 2011 relatif à la liberté de la communication audiovisuelle et portant création de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HAICA).

Ce décret-loi «est clair en ce qui concerne les nominations», précise la DG de l’ERT, estimant que ce texte de loi ne concerne que les directeurs généraux. Les nominations internes, qu’elles soient relatives à des directions centrales ou régionales, «relèvent strictement des prérogatives de l’établissement», ajoute-t-elle.

Le SNJT avait appelé mercredi dernier les journalistes de l’Etablissement de la radio tunisienne à observer, mardi 3 septembre, une grève pour protester contre les récentes nominations à la tête des radios publiques et dénoncer l’interférence dans la ligne éditoriale.

WMC/TAP