La Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA) a réaffirmé, lundi 2 septembre, son attachement à son initiative de «geler les dernières nominations à la tête des radios en attendant la révision de la nomination du président-directeur général de l’Etablissement de la radio tunisienne».
L’Instance en charge de la régulation des médias estime urgent de «se mettre d’accord sur des critères objectifs et des mécanismes transparents afin de procéder à des nominations à la tête des médias audiovisuels publics».
Ainsi, dans une lettre ouverte adressée à la présidence du gouvernement et à l’opinion publique, la HAICA dénonce le recours unilatéral du gouvernement à des nominations à la tête des établissements médiatiques publics, estimant que cette décision «ne peut que susciter des interrogations sur le rôle des médias en cette phase délicate».
La HAICA a fustigé le mutisme du gouvernement face aux propositions qu’elle a avancées pour régler ce dossier. Selon elle, ces pratiques «ne peuvent qu’accentuer la crise au sein du secteur et nourrir les craintes et les doutes quant à la volonté politique “affichée” de développer le secteur des médias».
Dans ce cas, l’Instance appelle le gouvernement à «adhérer au processus de réforme du secteur et à rompre avec les anciennes pratiques dont le pays continue de subir les conséquences.
Face au refus du gouvernement de revoir les nominations qu’il juge «légales», une commission a été mise en place pour examiner plusieurs points, dont la révision des nominations à la tête de la radio et de la télévision tunisiennes. La commission s’est réunie, le 26 août 2013, sans pour autant aboutir à des résultats, en raison de l’attachement des représentants du gouvernement à «la légalité des nominations».
La HAICA a, également, refusé de s’aligner sur l’interprétation univoque du gouvernement du décret-loi numéro 116, dans la mesure où la plupart des dispositions de ce texte de loi ne relèvent pas ses compétences».
En outre, la HAICA refuse de renoncer à son rôle régulateur et réaffirme son attachement à l’esprit du décret-loi numéro 116 qui tend à garantir l’indépendance des médias des diktats politiques et financiers», faisant remarquer que «le mode de traitement par le gouvernement de ces questions est en contradiction avec le rôle régulateur de la HAICA», lit-on dans le texte de la lettre ouverte.
Cette lettre intervient la veille d’une grève à laquelle a appelé le Syndicat national des journalistes tunisiens dans les différentes radios publiques pour protester contre les nominations opérées par le PDG de la radio tunisienne à la tête de ces établissements.