La Bourse de Paris prendra peu de risques avant la Fed

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Thomas Coex)

[07/09/2013 08:48:18] Paris (AFP) La Bourse de Paris, qui tente de se maintenir autour des 4.000 points, devrait rester prudente avant la réunion mi-septembre de la banque centrale américaine, sur fond d’attentisme face à l’évolution de la situation en Syrie.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a gagné 2,93% pour terminer vendredi à 4.049,19 points. Ses gains depuis le 1er janvier s’établissent à 11,21%.

“Le marché reste très bien orienté malgré les problèmes géopolitiques”, résume Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.

Il a notamment été tiré cette semaine par des secteurs comme “les télécoms et l’automobile”, souligne-t-il.

La cote s’appuie également sur “de bonnes nouvelles sur le front de la croissance”, poursuit Romain Boscher, directeur mondial des gestions actions chez Amundi.

Mais à court terme, “il suffit de peu pour que la tendance s’inverse”, tempère M. Pichard.

Cette semaine, le marché parisien est resté très attentif à l’évolution de la situation en Syrie, où l’imminence, tempérée par la suite, d’une intervention militaire occidentale l’avait fait flancher, à l’image des autres places boursières.

“La volatilité s’accroit un peu mais ce n’est pas dramatique”, souligne de son côté M. Boscher, rappelant que le marché sort d’une période de stabilité marquée par les politiques de soutien des banques centrales, qui avaient notamment eu pour conséquence de “faire s’effondrer la volatilité”.

Toutefois, une hausse brutale des cours de pétrole pourrait également mettre à mal les perspectives de reprise économique, prévient M. Pichard.

“Ce sont des risques auxquels le marché est resté confronté toute la semaine” et qui l’ont rendu “nerveux”, poursuit-il.

Selon lui, “il va garder cette nervosité” tout en conservant “une tendance positive”.

Le G20 suivi de près

Dans ce contexte, la Bourse de Paris a suivi de près le G20 de Saint-Pétersbourg, où les Etats-Unis ont échoué à élargir leur alliance contre la Syrie, redoublant vendredi de critiques envers Moscou.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Barack Obama se sont rencontrés en marge du sommet et ont campé sur leurs positions, a indiqué vendredi le chef de l’Etat russe.

Autre facteur de risque, le marché attend avec impatience d’en savoir plus sur le calendrier et les modalités que choisira la banque centrale américaine pour réduire son soutien exceptionnel à l’économie.

Selon le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis, l’économie américaine a créé 169.000 emplois en août, soit moins que prévu par les analystes, tandis que les créations d’emplois des deux mois précédents ont été drastiquement revues en baisse. De son côté, le taux de chômage a reculé à 7,3%.

Ces chiffres devaient donner “le ton pour la semaine prochaine”, alimentant les anticipations des marchés sur un éventuel ralentissement du soutien exceptionnel de la Fed à l’économie, que certains attendent dès la prochaine réunion du Comité de politique monétaire les 17 et 18 septembre, estiment les économistes du bancassureur ING.

La BCE maintient son principal taux

La Banque centrale européenne (BCE) a quant à elle décidé de maintenir son principal taux directeur à 0,5%, son niveau historiquement le plus bas, lors de sa réunion jeudi.

Le patron de la BCE, Mario Draghi, s’est gardé de toute euphorie sur l’économie de la zone euro qui vient de renouer avec la croissance, répétant que son institution était prête à agir si besoin.

Il s’est aussi montré préoccupé par la réduction des liquidités en circulation et son impact sur le marché monétaire, disant regarder cette situation de manière “particulièrement attentive”.

La semaine prochaine, les investisseurs auront peu d’éléments leur permettant d’en savoir plus sur les intentions de la Fed, le calendrier des indicateurs macroéconomiques étant plutôt clairsemé tant en Europe qu’aux Etats-Unis, où ils examineront jeudi les demandes hebdomadaires d’allocations chômage et vendredi la première estimation de la confiance des consommateurs pour le mois de septembre, publiée par l’Université du Michigan.

Toutefois, selon ING, une modification de la politique monétaire de la Fed dès le mois de septembre ne va pas de soi, dans la mesure où l’institution monétaire “cherchera probablement à calmer les nerfs des marchés dans un environnement aussi tendu”.