Wall Street suit de près toute évolution sur la Syrie ou la Fed

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à la Bourse de New York, le 16 août 2013 (Photo : Spencer Platt)

[07/09/2013 09:04:25] New York (AFP) Les courtiers de Wall Street se préparent à une semaine de volatilité, se tenant prêts à réagir au moindre gros titre sur la Syrie ou à tout signe pouvant infléchir la politique de la banque centrale américaine (Fed).

Au cours des quatre dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice vedette réunissant 30 valeurs de la Bourse de New York, s’est apprécié de 0,76% pour finir à 14.922,50 points, mettant ainsi fin à quatre semaines consécutives de recul. Les marchés étaient fermés lundi, jour férié aux Etats-Unis.

Le Nasdaq, à dominante technologique, s’est pour sa part adjugé 1,95% à 3.660,01 points.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a progressé de 1,36% à 1.655,17 points.

Regards tournés vers la Syrie

La semaine prochaine “tous les regards seront tournés vers la Syrie”, assure Brent Schutte, de BMO Private Bank. Les parlementaires américains, qui font leur rentrée politique lundi, doivent se prononcer sur une résolution autorisant l’armée des Etats-Unis à lancer une attaque contre le régime de Bachar al-Assad.

Mais “tant que la situation reste en suspens, l’incertitude grandit. Et le marché déteste l’incertitude”, explique M. Schutte. “Les investisseurs craignent qu’une intervention militaire ne déstabilise la région du Moyen-Orient dans son ensemble et se demandent quelles peuvent être les conséquences sur l’économie si les Etats-Unis s’enferrent dans un conflit aux larges ramifications.”

Mais au-delà du risque de guerre, les acteurs du marché s’inquiètent aussi fortement des affrontements qui se profilent au Congrès, selon Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services.

“Si Obama échoue à faire approuver son plan d’action militaire, cela va remettre en question sa capacité à négocier sur d’autres dossiers essentiels pour le marché”, qu’il s’agisse du relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis, du choix du prochain président de la Fed ou de la politique monétaire du pays, souligne le spécialiste. “Si le président ressort affaibli, les Républicains seront peut-être plus intransigeants sur ces autres dossiers”.

Les investisseurs continueront aussi à prêter attention à tout ce qui pourrait influencer les membres du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) à l’approche de sa réunion des 17 et 18 septembre.

Interrogations sur la Fed

“La question est de savoir s’ils annonceront ou non à ce moment-là un ralentissement” des mesures de l’institution destinées à favoriser la croissance, remarque Sam Stovall de S&P Capital IQ.

Des données mitigées sur l’emploi américain diffusées vendredi “ont relancé la possibilité que la Fed décide de retarder” cette annonce ou de ralentir “moins fortement qu?initialement prévu”, relève-t-il.

Les dirigeants de l’institut monétaire pourraient aussi “choisir de temporiser au vu de l’incertitude politique qui pèse actuellement sur le Congrès sur des sujets comme la dette et qui pourrait entraver la reprise”, ajoute M. Stovall.

Les courtiers scruteront donc tout propos d’un responsable de la Fed ou tout indicateur pouvant faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

Parmi les chiffres de la semaine figurent principalement des données sur le crédit à la consommation lundi, sur les prix à l’importation jeudi, sur les prix à la production, les ventes au détail ou la confiance des consommateurs vendredi.

“En soi, aucun de ces indicateurs n’est vraiment important”, estime Brent Schutte. “Mais ils seront tous étudiés sous le prisme de la Fed.”