Depuis quelques mois, le commerce des produits islamiques dits “Halel” prospère dans plusieurs coins du pays, depuis quelques temps, notamment aux alentours de la mosquée Al Fath au centre-ville de Tunis. Dès les premières heures de la journée jusqu’au coucher du soleil, de jeunes marchands exposent leurs marchandises autour de la moquée Al Fath à quelques mètres de la station “La République”, une des stations les plus fréquentée de Tunis.
La plupart des jeunes sont barbus et habillés presque de la même manière: Kamis, pantalons, espadrilles aux pieds et une sacoche à l’épaule en guise de caisse.
Ils vendent une panoplie de produits exposés à même le sol ou accrochés au mur sous une chaleur torride. Des niqab, jelbeb, kamis et autres vêtements islamiques pour hommes, femmes et enfants sont exposés aux passants.
Pour les hommes, la couleur des kamis est généralement blanche ou claire tandis que pour les femmes la couleur des jelbeb et des niqabs est foncée (noir, gris, marron).
Outre ces vêtements suspendus au mur de la mosquée, on trouve d’autres articles tels les tapis de prière, des livres sur l’islam, des exemplaires du saint coran, des parfums (itr), différents types de miel, des produits cosmétiques pour les cheveux et le corps et des produits d’amaigrissement. “La qualité de nos produits est garantie et très sollicitée”, affirme un des vendeurs qui venait de recevoir une commande par téléphone.
Concernant leur provenance, un autre marchand indique qu’ils sont importés d’Algérie et de l’Arabie Saoudite sans donner de détails sur les fournisseurs et les moyens de livraison. “Tous nos produits sont à base de plantes dont les bienfaits sont cités dans le saint coran”, ajoute-t-il en toute confiance. Il existe aussi des fortifiants, des préparations à base de plantes pour le traitement de la prostate, du diabète, de la tension, de l’ulcère, des reins et une panoplie de stimulants sexuels à 14 dinars le paquet.
Des passants jettent un coup d’oeil sur la marchandise et poursuivent leur route. D’autres s’arrêtent, examinent certains produits, négocient le prix et finissent par acheter quelques objets. “Certains produits sont très chers à la pharmacie et encore faut-il les trouver. C’est une chance de les découvrir à des prix aussi abordables.
En plus ils sont tous à base de plantes dont la valeur est citée dans le coran alors on ne risque rien”, estime un passant. En revanche, un père de famille s’est indigné de la vente sur les trottoirs de tels produits dont l’origine est inconnue. Il considère que ces produits peuvent avoir des risques pour la santé.
Contactée par l’agence TAP, Hèdia Gouiaa, directrice du contrôle sanitaire des produits de santé à l’agence nationale de contrôle sanitaire et environnemental des produits a reconnu le danger de tels produits pour la santé des citoyens.
Mme Gouiaa a fait savoir que des analyses effectuées sur quelques échantillons de préparations à base de plantes vendues sur les étalages anarchiques ont démontré qu’elles contiennent des principes actifs médicamenteux interdits à l’échelle internationale, une forte dose de matières prohibées comme le mercure ainsi qu’une forte dose de substances allergéniques.
Selon les résultats des analyses, certaines préparations peuvent même causer le décès, notamment, des personnes cardiaques. “L’emballage de ces préparations comporte des publicités mensongères qui peuvent induire en erreur les consommateurs et mettre leur vie en danger”, a ajouté Mme Gouiaa, appelant les directions concernées à prendre les mesures nécessaires d’urgence afin de retirer ces produits du marché.
Pour sa part, Mohamed Rabhi, directeur de l’hygiène du milieu et de la protection de l’environnement au ministère de la Santé, a appelé les citoyens à boycotter tous les produits vendus sur les marchés parallèles en raison des risques qu’ils présentent. Il a avoué que la lutte contre le phénomène de commerce parallèle est une tâche qui s’avère de plus en plus difficile étant donné que les vendeurs ambulants changent chaque jour d’endroit.
WMC TAP
