Le logo du groupe Casino (Photo : Eric Piermont) |
[07/09/2013 15:28:43] Paris (AFP) Le groupe français de distribution Casino et le président de sa filiale brésilienne Pao de Açucar (CBD-GPA) ont mis fin à plus de deux ans de contentieux, né en 2011 de la tentative de rapprochement du Brésilien avec le concurrent Carrefour.
Le groupe français, présidé par Jean-Charles Naouri, a annoncé vendredi soir un “accord transactionnel” avec Abilio Diniz, le président de la filiale brésilienne.
Après des mois d’un intense bras de fer entamé en 2011, Casino avait finalement pris le contrôle en juin 2012 du numéro un brésilien de la distribution, fondé il y a 75 ans par la famille Diniz. Mais M. Diniz était cependant resté à la tête du conseil d’administration de CBD.
Dans un communiqué, Casino a indiqué que “dans un esprit de respect réciproque”, Abilio Diniz et Jean-Charles Naouri, “sont convenus de régler définitivement leurs différends et de donner à leur partenariat une conclusion mutuellement satisfaisante, permettant à chacun d’eux d’aller de l’avant et de réaliser de nouvelles opportunités”.
C’est “un bon accord pour toutes les parties”, a commenté M. Naouri dans une autre déclaration. Casino et Pao de Açucar “doivent plus que jamais regarder vers l’avenir”, a-t-il affirmé.
L’accord constitue un règlement définitif des différends entre Casino et M. Diniz.
Les deux parties “renoncent à tous contentieux et actions judiciaires concernant leur partenariat au Brésil”, selon le communiqué. Ils mettent fin notamment à l’ensemble des procédures d’arbitrage engagées.
Est également prévue la fin immédiate des accords conclus entre le groupe Casino et le groupe familial Diniz (groupe AD), notamment un pacte d’actionnaires au sein de la holding Wilkes, qui contrôle GPA.
D’autre part, Casino échangera plus de 19 millions d’actions de préférence CBD qu’il détient contre autant d’actions ordinaires Wilkes détenues par le groupe AD.
Enfin, M. Diniz démissionne de son poste de président du conseil d’administration de CBD et de ses fonctions d’administrateur de Wilkes, et le groupe AD renonce à deux autres postes qu’il comptait au conseil de CBD.
Casino réalise 60% de ses ventes à l’étranger
M. Diniz a “souhaité plein succès” à M. Naouri et au groupe Casino, tandis que le patron de Casino a exprimé sa “gratitude” à l’égard du président de GPA en assurant qu’il “poursuivra les efforts en vue de l’expansion continue” du groupe Pao de Açucar.
Il y 14 mois, en juin 2012, Casino avait marqué un point décisif en devenant le seul actionnaire de contrôle de GPA, conformément à des accords conclus en 2005 avec la famille Diniz.
Cependant en fin d’année, Abilio Diniz faisait savoir qu’il avait effectué une demande d’arbitrage auprès de la Chambre de commerce international pour “s’assurer que Casino respectait le pacte d’actionnaires de Wilkes”.
Mais en janvier dernier, M. Diniz a réduit sa participation dans le groupe CBD, en vendant 17 millions d’actions. En avril, il cédait à nouveau près de 8 millions d’actions et le groupe AD ne détenait plus alors qu’environ 11% de CBD-PAO.
Le contentieux entre M. Diniz et Casino s’était noué en 2011 lorsque le groupe stéphanois avait accusé son partenaire brésilien d’avoir pris des contacts avec son concurrent français Carrefour, dont la filiale était numéro deux au Brésil, au mépris de leur pacte d’actionnaires au sein de la holding Wilkes.
Jean-Charles Naouri avait dénoncé un projet “hostile”, illégal”, parlant ensuite d’une “erreur stratégique”. Casino lançait en mai 2011 une procédure d’arbitrage à l’encontre de M. Diniz. En juillet, la direction obtenait l’appui unanime du conseil d?administration contre le projet de M. Diniz, à l’exception de ce dernier, et près d’un an plus tard Casino prenait finalement le contrôle de GPA.
Le Brésil est un pays clé pour Casino, un groupe où l’international a pris une part croissante, et notamment l’Amérique latine. Au premier semestre de cette année, le chiffre d’affaires à l’international a progressé de 75% à 14,6 milliards d’euros. Sur le seul deuxième trimestre, les ventes à l’étranger ont dépassé 60% du total, et l’Amérique latine (Brésil Colombie, Uruguay) a presque doublé ses ventes.
En 2012, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 42 milliards d’euros et un bénéfice net de 1,1 milliard.