Deux tiers des Tunisiens estiment que les choses vont ces jours-ci en Tunisie dans «la mauvaise direction». Plus de la moitié juge la situation économique «très mauvaise». Et alors que 84% d’entre eux déclaraient en mars 2011 s’attendre à ce que la situation financière du foyer s’améliore, ils ne sont plus aujourd’hui que 39% à le penser.
Le dernier sondage en date d’IRI a été mené entre le 18 et 30 juin 2013, sur un échantillon de 1.251 personnes, âgées de 18 ans et plus, dans les 24 gouvernorats du pays. Les sondés ont eu à répondre à 64 questions réparties en 7 sections.
Baptisée “Indicateurs“, la première a trait à la situation générale dans le pays et à celle des foyers. Les deux tiers des personnes interrogées (77%) estiment que les choses vont ces jours-ci en Tunisie dans «la mauvaise direction» (contre 19% qui pensent le contraire). La situation économique est jugée «très mauvaise» par 52% (et 29% la trouvent plutôt mauvaise). Alors que 39% affirment que la situation financière de leur foyer a empiré, 22% la trouvent inchangée.
Et alors que 84% des Tunisiens déclaraient en mars 2011 s’attendre à ce que la situation financière du foyer s’améliore, ils ne sont plus aujourd’hui que 39% à le penser.
19% des Tunisiens peinent à joindre les deux bouts
Quant à leur situation économique en général, 46% des Tunisiens affirment avoir «suffisamment de moyens pour survivre, mais pas suffisamment d’argent pour les extra», 28% disent pouvoir s’offrir des choses comme de nouveaux vêtements et aller au restaurant, mais pas très souvent, 19% peinent à joindre les deux bouts, c’est-à -dire à s’alimenter avec leurs familles et à acheter même les choses les plus essentielles pour la survie.
La deuxième section est dédiée aux “questions clefs“, en l’occurrence les problèmes les plus importants auxquels le pays est confronté et l’évolution des choses dans divers aspects de la vie de tous les jours.
Pour une majorité des Tunisiens, les problèmes les plus importants sont le chômage -68% le citent comme premier, deuxième ou troisième problème-, la crise économique et financière (55%), et pour une bonne partie des sondés, c’est la sécurité (44%) –et plus spécifiquement le terrorisme (22%)-, les conflits et tensions politiques (17%), les grèves et sit-in (14%), ainsi que la corruption (14%), et le niveau de vie (7%).
52% des Tunisiens ont une bonne image des médias...
Les Tunisiens sont divisés au sujet d’au moins trois questions: le développement de médias indépendants, le développement d’une société civile indépendante et la sécurité. Sur le premier point, 52% pensent que la situation est sensiblement ou quelque peu meilleure, 19% qu’elle n’a pas changé et 29% qu’elle a quelque peu ou franchement empiré.
Sur le deuxième point, on distingue trois blocs presque d’égale importance. Le premier (31%) perçoit une amélioration, le second (27%) une stagnation et le troisième (41%) une dégradation.
Sur le troisième point –la sécurité-, 51% soutiennent qu’elle s’est améliorée nettement ou un tant soit peu, 15% que la situation n’a pas changé et 33% qu’elle a empiré.
Ensuite, viennent deux questions sur lesquelles une majorité de Tunisiens pense que la situation stagne ou s’est dégradée: la corruption du gouvernement (pour 45% elle a empiré un peu ou beaucoup) et l’assainissement et le ramassage des ordures.