Soie d’araignée et nanotubes de carbone pour l’électronique du futur?

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ée et sa toile (Photo : Arno Burgi)

[10/09/2013 15:06:49] Paris (AFP) De la soie d’araignée, de minuscules tubes de carbone, un peu d’eau et beaucoup de doigté: il n’en faudrait pas plus pour préparer l’électronique du futur, à la fois nanométrique et écologique, suggère une étude publiée mardi.

La soie d’araignée est en effet non seulement très résistante, mais aussi disponible à bas prix, biodégradable et compatible avec des usages médicaux car elle ne provoque pas de réaction de rejet. En outre, soumise à un certain taux d’humidité, la fibre de soie augmente en longueur et en diamètre. Et elle peut même subir une “super contraction”, augmentant son diamètre tout en réduisant sa longueur et en s’assouplissant lorsqu’elle est abondamment mouillée.

Autant de critères qui en font un matériau de choix pour des applications électroniques miniaturisées dans le domaine des implants ou des senseurs.

Seul problème: à l’état naturel, le fil d’araignée conduit très mal l’électricité.

Pour y remédier, une équipe de chercheurs internationaux a eu l’idée de pulvériser des nanotubes de carbone, très bons conducteurs d’électricité, sur de la soie d’araignée mouillée, à température ambiante. En déroulant cette pelote, ils ont obtenu des fils noirs aux propriétés mécaniques et électriques particulièrement performantes, avec une solidité trois fois supérieure à celle de la soie d’araignée d’origine.

A l’aide de ces fils, ils ont facilement pu réaliser un prototype d’électrode capable de mesurer les pulsations cardiaques et un “actionneur” abaissant ou soulevant une masse de 35 milligrammes rien qu’avec un peu d’eau et un courant électrique chauffant le fil, expliquent-ils dans l’étude, publiée dans la revue Nature Communications.

Fruit de centaines de millions d’années d’évolution, les fils d’araignée font également l’objet de recherches intensives dans le domaine médical, où les chercheurs envisagent la possibilité de les utiliser pour réaliser des sutures, remplacer des ligaments ou tendons, etc. Un chercheur japonais est même récemment parvenu à fabriquer des cordes de violon tressées en soie d’araignée, dotées selon lui d’un son exceptionnel.