âgée dans une maison de retraite (Photo : Nicolas Tucat) |
[12/09/2013 14:23:06] Paris (AFP) Belgique, Italie, Espagne, Suisse ou Allemagne et même la Chine, les trois principaux exploitants français de maisons de retraite lorgnent de plus en plus ouvertement vers l’étranger pour leur développement, souvent grâce à d’importantes acquisitions.
Dernière en date, Medica, le plus petit des trois (22.600 lits), a acquis fin juillet le belge Senior Living Group (SLG), numéro un dans son pays, faisant ainsi passer à près de 30% la part de son chiffre d’affaires réalisé à l’étranger.
Il s’agit d’une “étape majeure” pour le groupe, implanté à l’étranger seulement en Italie, qui se positionne ainsi sur un marché qui “offre des perspectives de croissance forte”, selon son PDG, Jacques Bailet.
“14.000 autorisations (de lits, NDLR) données n’ont pas été mises en oeuvres, elles devront donc être de nouveau délivrées, de nouvelles suivront également. SLG aura toute sa place dans le processus”, estime M. Bailet.
Car la Belgique n’échappe pas au vieillissement de la population et à l’allongement de la durée de vie, et offre donc des perspectives intéressantes pour les opérateurs avec le nombre de personnes de plus de 85 ans qui augmentera de 2,5% par an jusqu’en 2040.
Idem en Allemagne, où les opérateurs attendent la création de près de 200.000 lits sur les dix prochaines années.
Deuxième opérateur français, Korian (34.000 lits) domine ce marché outre-Rhin depuis l’acquisition de Curanum au printemps. “Nous nous retrouvons ainsi avec 59% de nos lits à l’étranger, en Allemagne majoritairement mais également dans le nord de l’Italie, sur des marchés riches et en demande”, analyse Yann Coléou, directeur général du groupe.
Si, par cette acquisition, Korian entend se rapprocher encore du leader européen, c’est pour l’instant un autre français, Orpea, qui détient ce titre, avec 40.000 lits, dont plus de 25% répartis hors de France, en Belgique, Suisse, Espagne et Italie.
En Europe mais aussi en Asie
“Nous cherchons à nous développer avant tout dans des régions à fort pouvoir d’achat, la Flandre, dans la région de Genève ou encore le nord de l’Italie”, explique Jean-Claude Marian, président d’Orpea, qui appuie son développement via des acquisitions ponctuelles.
“Nous avons récemment acquis un ancien hôtel en plein centre-ville d’Anvers, que nous sommes en train de transformer en établissement d’accueil de luxe qui doublera la valeur des lits”, détaille M. Marian.
Mais le N°1 français ne vise pas seulement l’Europe; il s’intéresse aussi à l’Asie, et plus particulièrement à la Chine, où la part des plus de 60 ans passera de 13% à plus de 30% de la population entre 2010 et 2030.
Orpea compte ainsi sur une évolution des règles de création d’établissements accueillant des personnes âgées votée dans une loi de structuration du secteur votée durant l’été.
“Nous y visons le haut de gamme dans les métropoles, en commençant par Shanghaï. Cela correspond à une demande forte sur place”, précise M. Marian, président.
L’opérateur y a déjà deux projets à l’étude, dans des quartiers résidentiels hauts de gamme en cours de construction, et espère ouvrir son premier établissement fin 2014.
S’il a pris de l’avance, le numéro un français pourrait cependant faire des émules en poussant ses concurrents à sortir également d’Europe.
“Nous allons continuer à nous développer dans les pays où nous sommes déjà présents mais également là où nous ne sommes pas encore allés”, conclu ainsi Yves Coléou de Korian.