Portugal : le gouvernement taille dans les pensions des fonctionnaires

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ève (Photo : Francisco Leong)

[12/09/2013 16:50:37] Lisbonne (AFP) Le gouvernement portugais a adopté jeudi en conseil des ministres une mesure d’austérité très contestée visant à effectuer des coupes de près de 10% dans les pensions des fonctionnaires supérieures à 600 euros par mois.

Ce projet de loi, qui a fait l’objet d’âpres négociations avec les syndicats, fait partie de la réforme de l’Etat que le Portugal s’est engagé à soumettre à ses créanciers pour permettre de réduire les dépenses publiques de 4,7 milliards d’euros d’ici à fin 2014.

Le gouvernement entend ainsi rétablir le “principe d’équité” entre les fonctionnaires et les salariés du privé, a fait valoir à l’issue du conseil des ministres Helder Rosalino, secrétaire d’Etat à l’Administration publique. La mesure concerne selon lui les deux tiers des 468.000 fonctionnaires à la retraite.

Conjugué à d’autres contributions, le projet de loi devrait permettre de réduire de 1,1 milliard d’euros le déficit de la Caisse de retraite des fonctionnaires, qui est actuellement de 4,4 milliards d’euros, a-t-il expliqué.

Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la politique d’austérité menée par le gouvernement sous la tutelle de ses créanciers internationaux en échange du prêt de 78 milliards d’euros accordé en mai 2011.

Les coupes dans les pensions adoptées par le gouvernement ont provoqué une levée de boucliers des syndicats et de l’opposition, qui jugent ces mesures “injustes et brutales”.

Le gouvernement a également modifié une mesure visant à licencier des fonctionnaires sans affectation, qui a été censurée fin août par la Cour constitutionnelle.

Selon la nouvelle mouture, les fonctionnaires en disponibilité recevront pendant douze mois 60% de leur salaire, puis 40% “pendant une période indéterminée”. Ils ne pourront donc plus être mis à la porte, mais les coupes salariales seront plus élevées que prévu dans la première version du projet.

La Cour constitutionnelle avait jugé que cette mesure, qui représentait une économie de 167 millions d’euros d’ici à fin 2014, était en contradiction avec “la garantie de sécurité de l’emploi”.

Dans le cadre de la réforme de l’Etat, le gouvernement souhaite supprimer quelque 30.000 postes de fonctionnaires, sur un total de 575.000 comptabilisés fin juin. Depuis 2005, 173.000 postes ont déjà été détruits dans la fonction publique.