Etats-Unis : les fuites de Snowden ont suscité un débat “nécessaire”

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à Washington D.C. (Photo : Mandel Ngan)

[12/09/2013 19:46:19] Washington (AFP) Les révélations d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance de la NSA sont “nuisibles” mais ont provoqué un débat utile sur les libertés publiques, a estimé jeudi le directeur national du renseignement américain (DNI) James Clapper.

“Je déteste avoir à le reconnaître mais ce qui s’est passé –et qui est nuisible– a suscité des conversations et un débat qui étaient en fait probablement nécessaires”, a reconnu M. Clapper lors d’une conférence sur les révélations dont l’ancien consultant de l’Agence nationale de la sécurité américaine (NSA) est à l’origine.

“S’il y a un aspect positif à cela, c’est peut-être ça”, a jugé l’homme qui chapeaute les 16 agences de renseignement du pays, dont la NSA.

Il s’est toutefois dit “très inquiet” des conséquences des révélations de l’ancien consultant aujourd’hui réfugié à Moscou sur l’activité de la NSA et de l’ensemble des services de renseignement.

Depuis le mois de juin et les premières révélations dans la presse sur les programmes de surveillance conduits par l’agence chargée des interceptions de communications, la NSA est au centre d’une polémique sur l’étendue de sa collecte d’informations qui l’a conduite à violer les lois sur les libertés publiques et la vie privée des Américains.

Cette polémique, dont sénateurs et élus de la chambre des Représentants se sont emparés, a conduit le président Barack Obama à promettre davantage de transparence et à annoncer le 9 août avoir “pris des mesures pour qu’il y ait (…) de réels garde-fous pour empêcher les abus et protéger les droits du peuple américain”.

L’affaire Snowden “montre que nous devons être plus transparents sur la façon dont nous faisons notre travail”, a admis James Clapper. “Nous devons restaurer la confiance du public et de ses représentants”, a-t-il ajouté, mettant en avant les déclassifications récentes de documents sur les activités de surveillance de la NSA.

Une transparence accrue est cependant une “lame à double tranchant” et les extrémistes que ces programmes sont censés aider à démasquer peuvent en tirer des enseignements, selon lui. Mais selon le patron du renseignement, “nous pouvons faire avec davantage de supervision si cela donne confiance aux gens dans ce que nous faisons”.