Le président de la Chambre de commerce et d’industrie du nord-ouest, Chérif Lechnani, a indiqué que cette région est l’une des plus grandes victimes de la crise politique en Tunisie, qualifiant de “grave la situation économique dans la région qui avait vécu la marginalisation, durant des décennies”, et ce en raison du recul du rendement des travailleurs et de la précarité de l’emploi et de l’infrastructure de base.
Au cours d’une rencontre économique organisée par la Chambre, jeudi 12 septembre à Béja, pour évaluer la situation du développement et examiner les problèmes du secteur économique, Chérif Lechnani a appelé à accélérer le règlement de la crise politique et à unir les efforts de toutes les composantes de la zone économique du nord-ouest et de tous les opérateurs concernés par le secteur pour la promotion de l’économie de la région.
Il a promis que les structures concernées par l’économie vont veiller, à l’avenir, à l’accomplissement de leur devoir envers leurs adhérents, sans suivisme de n’importe quelle partie.
Outre la Chambre de commerce et d’industrie du nord-ouest, la rencontre a réuni les unions régionales de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, les unions régionales de l’agriculture et de la pêche, les centres d’affaires des gouvernorats de Béja, Jendouba et le Kef.
Dans un document publié à l’issue de cette rencontre, les participants imputent “la responsabilité des retards dans l’exécution des projets de développement nécessaires que mérite la région, à la suite des tiraillements qui n’ont que trop duré” au gouvernement et aux partis politiques.
Par ailleurs, ils ont appelé à “lever l’injustice que cette région a héritée des époques précédentes”.
Les signataires du communiqué font part des craintes des investisseurs dans la prise de décision, en raison du sentiment d’insécurité et de l’absence de visibilité du paysage politique et de l’opacité de la vision économique.
Lors de leurs interventions, les hommes d’affaires ont appelé la Chambre de commerce et d’industrie, et les structures professionnelles à jouer leur rôle dans la transmission des préoccupations de la région du nord-ouest, la polarisation des investisseurs et la préservation des entreprises existantes, faisant remarquer que ces structures ont connu un passage à vide dans l’accomplissement de leur mission.
Ils ont, en outre, évoqué les obstacles administratifs qu’ils rencontrent, ainsi que l’insuffisance du soutien de l’administration, ce qui a conduit, selon eux, au manque de création d’entreprises, appelant les structures professionnelles des hommes d’affaires du nord-ouest à participer à l’élaboration du code des investissements et une discrimination positive du nord-ouest, après la marginalisation que la région avait connue, malgré l’importance de ses ressources naturelles.
Les hommes d’affaires ont, d’autre part, proposé la création d’un Conseil supérieur de l’économie, afin de préserver les grands équilibres de l’économie nationale. Ils ont, dans le même sens, évalué la situation de certaines entreprises agricoles et économiques de la région, après la révolution. Ils ont demandé une coopération et unification des efforts entre les organisations syndicales et l’UTICA, afin de rapprocher les points de vue et de respecter les intérêts des hommes d’affaires et des travailleurs, au même titre, de même qu’ils ont évoqué les retombées négatives de l’insécurité sur l’entreprise.
WMC/TAP