Etat et les privatisations (Photo : Dominique Faget) |
[13/09/2013 14:21:53] Madrid (AFP) La dette publique de l’Espagne a atteint fin juin un nouveau record à 92,2% du PIB, dépassant l’objectif annuel fixé par le gouvernement, ce dernier expliquant cette hausse par la récession et la plus forte activité du Trésor public.
Ce taux est d’ores et déjà supérieur au maximum visé par le gouvernement pour la fin de l’année (91,4% du Produit intérieur brut), selon les chiffres publiés vendredi par la Banque d’Espagne.
La dette de la quatrième économie de la zone euro a augmenté de 14,7 points de pourcentage par rapport à la même période de 2012. La Banque centrale a révisé à la hausse l’endettement de l’Espagne au premier trimestre, passant de 88,2% à 90,1%, après la révision fin août des chiffres officiels du PIB de l’Espagne sur la période.
La porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, a reconnu vendredi, lors de la conférence de presse après le Conseil des ministres, ce “rebond de la dette”, qu’elle a expliqué par “la situation de récession de l’économie espagnole” et “le niveau élevé d’émissions menées par le Trésor public, avec actuellement 80% des émissions prévues sur l’année déjà réalisées”.
Profitant de marchés plus sereins, après une année 2012 très tendue, le Trésor a accéléré son rythme d’émissions et avait couvert fin juin (date de référence pour le chiffre de la dette publique) 65% de ses besoins de financement. Début septembre, elle en était rendue à 79,8%.
Soraya Saenz de Santamaria a également évoqué “le plan (de paiement) aux fournisseurs”, par lequel l’Etat espagnol a aidé les collectivités à régler leurs factures, comme élément ayant contribué à creuser la dette.
“La dette est l’autre versant du déficit et la principale façon de contrôler la dette publique est de contrôler le déficit”, a-t-elle souligné, alors que l’Espagne s’est engagée à ramener son déficit public à 6,5% du PIB cette année, contre 7% en 2012.
En montant brut, l’endettement de l’Espagne atteignait 942,76 milliards d’euros au deuxième trimestre, un record absolu depuis l’année 2000, contre 804,66 milliards un an plus tôt.
La dette de l’administration centrale s’élevait à 746,62 milliards d’euros au deuxième trimestre, soit 73% du PIB, contre 61,3% au deuxième trimestre 2012 et 71,6% à fin mars 2013.
La dette des régions, qui ont largement contribué au dérapage des finances publiques depuis le début de la crise en 2008, représente 18,9% du PIB, contre 16,2% un an plus tôt, mais reste proche du niveau enregistré au premier trimestre, 18,5%.
Les municipalités affichent, elles, une dette de 43,15 milliards, soit 4,2% du PIB, en légère baisse par rapport au niveau enregistré en juin 2012, de 4,3%, et stable par rapport au premier trimestre 2013.
Plongée en récession depuis la mi-2011, l’Espagne a enregistré une chute de 1,6% de son PIB en 2012, plus importante que le 1,4% précédemment annoncé, selon les chiffres officiels révisés fin août. Le gouvernement prévoit pour 2013 un repli de 1,3% du PIB.