étrangères Mohammad Javad Zarif, le 8 septembre 2013 à Bagdad (Photo : Ahmad Al-Rubaye) |
[13/09/2013 15:08:54] Téhéran (AFP) Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif est devenu le premier responsable de son pays à obtenir un compte certifié sur Twitter, mais personne en Iran ne peut légalement lire ses tweets, et techniquement, son compte lui-même est interdit.
Depuis la prise de fonction du président modéré Hassan Rohani en août, les autorités sont cependant un peu plus souples sur les questions culturelles, médiatiques et sociales que lors de la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, son prédécesseur.
Le diplomate, qui affiche près de 19.000 followers sur Twitter, est aussi actif sur sa page Facebook où il publie en persan, et communique parfois avec quelques-uns de ses 184.000 fans.
Sur son compte Twitter, désormais siglé du coche bleu de certification, @JZarif a déclenché un petit séisme médiatique début septembre en souhaitant une bonne année aux juifs et condamnant l’holocauste, prenant le contre-pied de Mahmoud Ahmadinejad qui avait mis en cause sa réalité.
Répondant à une question de la fille de Nancy Pelosi, l’ex-présidente de la Chambre des représentants américains sur l’holocauste, le ministre a twitté: “L’Iran ne l’a jamais nié. L’homme qui était perçu comme un négationniste est parti. Bonne année”.
Les huit années de présidence de M. Ahmadinejad ont été marquées par plusieurs diatribes anti-israéliennes, isolant le pays sur la scène internationale.
Mais ces tweets, salués à l’étranger, ne peuvent être lus en Iran que par des personnes ayant accès à un VPN illégal, qui contourne les filtres imposés par les autorités.
L’Iran bloque en effet l’accès à Twitter, mais aussi à Facebook, Youtube, et de nombreux autres sites, notamment pornographiques. Téhéran essaie ainsi de limiter l’accès à des sites jugés immoraux ou vus comme affaiblissant le régime islamique.
Malgré ces interdictions, plusieurs responsables ont leur propre page sur les réseaux sociaux, dont la page Facebook (facebook.com/www.Khamenei.ir) et le compte Twitter (@khamenei_ir) du Guide suprême, l’ayatollah Khamenei.
Un compte Twitter au nom du président Rohani existe également et dont beaucoup pensent qu’il est géré par le cabinet du président, malgré les dénégations de son conseiller médiatique.
“Les soutiens de M. Rohani sont très actifs sur les réseaux sociaux, et sur les pages qu’ils ont ouvertes sous son nom”, a expliqué ce conseiller à l’agence Fars.
M. Rohani a lui-même critiqué à plusieurs reprises les interventions de l’Etat dans la vie privée des Iraniens, notamment l’interdiction des satellites et le filtrage des sites internet.