Tunisie – Finances : La BVMT n’a accueilli que 61 MDT d’investissements étrangers en 2013

Par : TAP

bvmt-14092013.jpgRaouf
Boudabous, conseiller auprès de la direction générale, chargé du développement à
la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT), a indiqué que «la valeur des
achats de titres cotés en Bourse, par les investisseurs étrangers, n’a pas
dépassé, jusqu’à fin août 2013, 61 millions de dinars, contre 610 MDT en 2008,
année marquée, pourtant, par la crise financière mondiale”.

Les investissements étrangers sur le marché financier ont baissé durant trois
années successives, baisse qui s’est accentuée à 45% fin août 2013, alors
qu’elle a été de l’ordre de 21% en 2011 et 25% en 2012.

Dans une interview accordée à la TAP, M. Boudabous a expliqué la baisse des
transactions effectuées par les étrangers, au cours de l’année 2013, par la
dégradation des indicateurs économiques qui ont affecté négativement l’activité
du marché boursier.

«La réticence des investisseurs étrangers s’est aggravée, au cours du mois
d’août 2013, à cause de la poursuite de la crise politique et de l’instabilité
sécuritaire qui règnent dans le pays, et ce malgré l’introduction de 8 nouvelles
sociétés en Bourse. En outre, près de 6 sociétés préparent leur introduction sur
la cote de la Bourse, d’ici fin 2013, dont Best Lease, Sotemail, Cellcom et City
Cars (concessionnaire officiel KIA en Tunisie)”, a t-il fait savoir.

La dévaluation du dinar tunisien par rapport aux devises étrangères a eu aussi,
d’après lui, un grand impact sur le rendement des investisseurs étrangers en
bourse. En effet, durant les trois dernières années, l’indice Tunindex de la
BVMT a baissé de 10% (en dinar), de 21% (en euro) et de 22% (en dollar).

L’attractivité du marché financier tunisien se réduit

De même, l’attractivité du marché financier tunisien s’est encore, réduite, a
précisé M. Boudabous, suite à l’imposition en janvier 2011, de la plus-value sur
la vente d’actions, alors qu’auparavant les dividendes distribuées par les
sociétés cotées en Bourse, étaient totalement exonérées.

Par ailleurs, “les investisseurs étrangers ont participé à hauteur de 22% à la
capitalisation boursière, à fin Août 2013, pour une valeur de 3130 MDT. Cette
participation demeure en grande partie stratégique et prend surtout la forme de
partenariat technique alors que la capitalisation étrangère flottante ne dépasse
pas 3%”, a-t-il ajouté.

Ainsi, l’attraction davantage de capitaux étrangers demeure un grand défi à
relever pour le marché financier, surtout que le pays connait une crise de la
liquidité bancaire. “Nous nous attendons à voir le rythme des émissions
d’actions sur le marché primaire s’accélérer, à l’occasion des nouvelles
introductions, au cours du dernier trimestre 2013 et durant l’année 2014, en
raison de l’importance des besoins financiers des sociétés financières cotées en
bourse dont les banques, les sociétés de leasing ainsi que des sociétés
privées”, a indiqué M. Boudabous.

Selon lui, “l’afflux des investisseurs étrangers à la bourse de Tunis est
conditionnée par le rétablissement des fondamentaux de l’économie tunisienne et
par le regain de la stabilité politique et sécuritaire”.