La Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA), a exprimé samedi son «inquiétude» face à la relation «tendue» entre le gouvernement et certaines parties politiques, d’une part, et les journalistes, d’autre part.
La HAICA estime que cette situation est due globalement au manque de confiance entre les différentes parties, appelant le gouvernement à permettre à l’instance de participer à la prise de décisions concernant la gestion des établissements médiatiques ainsi qu’à l’application des décrets-lois 115 et 116 visant à consacrer l’indépendance des médias.
Dans une déclaration à l’agence TAP, le président de la HAICA, Nouri Lajmi a indiqué que la comparution de 3 journalistes devant la justice, dans la seule journée de vendredi, est un «motif d’inquiétude». Il s’agit d’après lui, de donner la priorité au respect de la liberté d’expression comme prévu par les décrets-lois 115 et 116 qui sont un «acquis pour la démocratie». «Il est certain que des journalistes commettent des erreurs, mais dans ce cas là il faut appliquer les lois qui régulent la profession et surtout les décrets-lois 115 et 116, qui sont un acquis pour le processus démocratique, et non pas la loi pénale», a-t-il soutenu.
La HAICA refuse les peines privatives de liberté pour les journalistes dans des affaires de diffamation ou de fausses allégations, a-t-il affirmé. Concernant les nominations à la tête des établissements médiatiques publics, le président de la HAICA a fait savoir que l’instance attend toujours la réponse du gouvernement concernant la demande sur le gel des dernières nominations.
Il y a lieu, a-t-il dit, de permettre à l’instance de participer à cette opération et d’adopter de nouveaux critères pour instaurer une pratique démocratique au sein des établissements médiatiques basée sur l’indépendance, la transparence et la compétence.