Lait infantile : Dumex, filiale de Danone, accusé de corruption en Chine

976798f9074a5a6ac57bae7bb030fab8dafe75a7.jpg
ébé Dumex, le 5 août 2013, dans un supermarché chinois (Photo : -)

[16/09/2013 11:53:08] Pékin (AFP) La télévision d’Etat chinoise CCTV a accusé lundi le fabricant de lait infantile Dumex, filiale du géant français Danone, d’avoir corrompu le personnel d’un hôpital en Chine, conduisant l’entreprise à annoncer “l’ouverture d’une enquête” interne.

Selon CCTV, qui s’appuie sur des factures fournies par un ancien responsable des ventes de Dumex, l’entreprise versait de l’argent aux infirmières et médecins de la maternité d’un hôpital de Tianjin (nord).

En contrepartie de ces pots-de-vins, les docteurs autorisaient l’usage du lait infantile de la marque dans l’établissement tandis que les sages-femmes en recommandaient l’usage aux jeunes mères, a poursuivi le reportage.

Encourager la consommation de ce lait infantile dès le jour même de la naissance peut entraîner un risque de “dépendance” pour les nouveau-nés et peut les conduire à “rejeter tout allaitement” par la suite, a souligné la chaîne.

“Dumex China porte une grande attention et est vivement choquée par le reportage de CCTV sur la promotion des produits de Dumex dans les hôpitaux de Tianjin. Nous allons lancer immédiatement une enquête à ce sujet”, a réagi Dumex, dans une déclaration transmise à l’AFP.

L’entreprise “applique strictement les lois et règlements chinois (…) Nous avons mis en place un système strict (de gestion des activités), comprenant des mesures sévères contre toutes les actions illégales”, a indiqué Dumex.

Dans un reportage distinct diffusé lundi par CCTV et tourné en caméra cachée, des journalistes se faisant passer pour les représentants d’un producteur de lait s’entretiennent avec une doctoresse de l’hôpital de Tianjin.

Celle-ci leur indique alors que, pour devenir une marque de lait infantile promue au sein de l’hôpital, il faut par exemple prendre en charge des “séances d’études” pour lesquelles les docteurs peuvent être payés à titre de conférenciers et les infirmières recevoir des primes.

Ces accusations de CCTV interviennent alors que les autorités chinoises ont lancé ces derniers mois une salve d’enquêtes contre des firmes multinationales.

Le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) est notamment sous le coup d’une vaste enquête pour corruption, dans laquelle une vingtaine de personnes ont été interpellées depuis début juillet. Une enquête distincte est par ailleurs en cours pour vérifier les prix pratiqués par une soixantaine de firmes pharmaceutiques opérant dans le pays.

Dumex avait fait partie début août de six fabricants de lait infantiles condamnés à de lourdes amendes par les autorités chinoises pour entente sur les prix, et avait écopé d’une amende d’une amende de 172 millions de yuans (21 millions d’euros).