Après la publication des états financiers consolidés de la Société Tunisienne de Banque (STB) relatifs à l’exercice 2012, le moins que l’on puisse dire c’est que la situation est alarmante. Avec un déficit record de 152 millions de dinars. L’audit complet de la banque semble plus que d’actualité !
Au niveau de l’activité intrinsèque, la banque a enregistré une croissance modérée de 5,3% pour les dépôts et de 1,7% pour les crédits. Sa position historique lui permet tout de même de maintenir son rang parmi les 3 premières banques de la place.
La croissance a par conséquent été molle au niveau du PNB (+1,9%) contre une moyenne sectorielle de 12,4%. Une légère croissance alimentée par la réalisation de plus-values sur les revenus du portefeuille d’investissement d’un montant de 4 millions de dinars, en hausse de 13% par rapport à 2011.
Près de 20% des engagements de la banque sont relatifs au secteur du tourisme, un héritage reçu lors de l’opération d’absorption de la BDET et la BNDT par la STB, et qui a fait supporter à la banque un lourd montant de créances classées liées à l’activité touristique. En 2011, le niveau des créances classées de la banque a atteint un montant de 1,780 milliard de dinars, dont la moitié sur le secteur du tourisme, a révélé une analyse élaborée par le département études et recherches de l’intermédiaire boursier Tunisie Valeurs.
Bien loin des standards en vigueur, la banque affiche un taux de créances classées de 23% et un taux de couverture de 48%. «Le niveau de NPL sur l’année 2012 n’a pas encore été communiqué par la banque mais sera certainement, au vu de la détérioration de la situation économique, en nette hausse», précise l’analyste.
Facialement la banque a affiché sur l’année 2012 un déficit consolidé de 26,9 millions de dinars, mais si l’on regarde de plus près, la banque a procédé, à l’instar de l’exercice 2011, à des modifications comptables relatives à un complément de provisions d’un montant de 120 millions de dinars. Après un bénéfice de 18,6 millions de dinars en 2010, la banque a enregistré un déficit consolidé de 131 millions de dinars en 2011 et de 152 millions de dinars en 2012 ! De lourdes pertes qui ont plombé les fonds propres consolidés de la banque passant de 521 millions de dinars en 2010 à 303 millions en 2012.
A ce stade, on constate que la recapitalisation de la banque est plus que nécessaire d’autant plus que la BCT envisage de durcir les normes prudentielles: un ratio de solvabilité minimal exigé de 9% pour fin 2013 et 10% à partir de fin 2014.