Sécu : les industriels réclament des mesures proportionnées

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édicaments dans une pharmacie (Photo : Fred Dufour)

[17/09/2013 13:40:07] Paris (AFP) Les industriels du médicament ont alerté mardi le gouvernement sur le risque pour leur secteur de mesures qui seraient “disproportionnées” dans le budget de la sécurité sociale pour 2014, en demandant un projet “équilibré” entre les différentes composantes des dépenses.

Il n’est “pas acceptable que le secteur du médicament qui pèse 15% des dépenses de santé ait contribué, à hauteur d’un milliard d’euros, à 56% des économies du secteur”, a déclaré devant la presse Patrick Errard, président du Leem (Les Entreprises du médicament).

“Attention à l’ampleur des mesures”, qui doivent être “justes, proportionnées par rapport à ce que nous pesons”, a dit M. Errard, entouré des responsables d’autres associations du secteur (industries de santé, recherche, médicaments génériques, automédication).

Le décalage entre le poids d’un secteur et sa contribution à la réduction des dépenses n’est “pas compatible avec l’esprit du CSIS” (Comité stratégique des industries de santé) qui s’est réuni début juillet, selon le président du Leem, qui a réclamé de la “cohérence”.

Les industriels ont notamment demandé “une vraie coordination entre politiques publiques et stratégies industrielles”.

M. Errard a plaidé pour un PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) “mieux équilibré entre les différentes composantes de l’Ondam”.

Il a souligné que l’industrie pharmaceutique, qui est exportatrice, était “l’un des rares secteurs à représenter un véritable levier” pour l’économie avec “trois moteurs: croissance, compétitivité, emploi”.

Mais “des mesures de PLFSS disproportionnées, inéquitables, illisibles couperaient fatalement un, voire trois, de ces moteurs”, a-t-il dit.

Les mesures du Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2014 doivent être rendues publiques le 26 septembre.

Pour Marc de Garidel, président du G5 Santé et PDG d’Ipsen, “baisser les prix des médicaments régulièrement, chaque année, pour penser qu’on va résoudre le problème de déficit de la sécurité sociale (…) c’est illusoire”.

Pascal Brière, président du Gemme (médicaments génériques), a soutenu “une stratégie de santé publique” et mis en garde contre le fait “de considérer notre industrie comme une variable d’ajustement”.

L’automédication peut contribuer aux économies des dépenses de santé, mais “la dynamique du secteur est fragile”, a prévenu de son côté Pascal Brossard (Afipa) tandis que Denis Hello, président du LIR (Laboratoires internationaux de recherche), a exprimé le “besoin de stabilité, de mesures prévisibles” pour garantir l’accès à l’innovation.