Une majorité de Tunisiens (57%) pensent que les partis politiques sont intéressés seulement par le pouvoir et le gain personnel, 33% pensent qu’ils peuvent jouer un rôle positif mais ne l’ont pas fait jusqu’ici et seulement 6% leur prêtent de bonnes intentions (représenter les intérêts du peuple et rechercher des solutions bénéfiques pour le pays).
Etes-vous satisfait ou mécontent de la performance de l’actuel gouvernement? A cette question à un million, qui se trouve au centre la crise politique dans laquelle le pays se débat depuis bientôt un mois et demi, 5% des Tunisiens répondent qu’ils sont très satisfaits, 29% qu’ils le sont quelque peu, 23% ne sont pas très satisfaits et 40% “pas satisfaits du tout“.
Pour ce qui des priorités que le gouvernement devrait avoir, 70% citent l’emploi dans l’une des trois premières positions (37% le placent en premier), 50% en font de même pour ce qui est de la sécurité et du niveau de vie, et 45% avec le développement et les réformes économiques. Ce qui recoupe le classement des problèmes les importants aux yeux des Tunisiens -dans l’ordre le chômage, la crise économique et financière et la sécurité (voir Sondage IRI/septembre 2013 (1): les deux tiers des Tunisiens pensent que les choses vont dans «la mauvaise direction»).
Figurent également dans ce classement des priorités, les réformes sociales (12%), le développement régional (10%), la corruption et la transparence et l’organisation des élections (9%), l’élaboration de la nouvelle Constitution (6%), la réalisation des objectifs de la révolution (4%) et la réforme du système éducatif (3%).
Seuls 2% des Tunisiens font confiance aux partis politiques
Les politiciens en général, l’opposition en particulier et les partis politiques ne sont pas beaucoup mieux lotis que le gouvernement aux yeux des Tunisiens. Ainsi, pour près des deux tiers, les politiciens font peu (31%) voire rien (42%) pour répondre aux besoins des gens. Seulement 2% pensent qu’ils font beaucoup et 20% assez.
La sévérité du jugement se confirme également à l’égard des politiciens à Tunis dont 49% estiment qu’ils ne soucient nullement des problèmes locaux dans le reste du pays et 24% plutôt non.
Concernant la capacité de l’opposition à faire mieux que le gouvernement en place, les Tunisiens sont également divisés. Le pourcentage de ceux qui lui font confiance et de ceux qui mettent en doute ses capacités sont assez proches sur la plupart des questions préoccupant les Tunisiens: protection des libertés civiques et des droits de la femme (48% contre 38%), développement économique et niveau de vie (47% contre 41%), sécurité (46% contre 42%), chômage (46% contre 43%); mais le gouvernement est mieux crédité dans deux domaines: la réforme constitutionnelle (42% contre 43%) et la lutte contre la corruption (41% contre 45%).
Enfin, une majorité de Tunisiens (57%) pensent que les partis politiques sont intéressés seulement par le pouvoir et le gain personnel, 33% pensent qu’ils peuvent jouer un rôle positif mais ne l’ont pas fait jusqu’ici et seulement 6% leur prêtent de bonnes intentions (représenter les intérêts du peuple et rechercher des solutions bénéfiques pour le pays).
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Lire aussi :
Sondage IRI/septembre 2013 (2) : Les Tunisiens, la démocratie et les institutions démocratiques