Organisée par MEDENER (Association méditerranéenne des agences nationales de maîtrise de l’énergie), avec l’appui de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), l’ANME (Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie) et la PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), une conférence internationale s’est tenue mercredi 18 septembre 2013 à Tunis ayant pour thème «La région Méditerranée, en route vers une transition énergétique: Enjeux, moyens et perspectives».
Des invités tunisiens et étrangers ont participé aux travaux de cette conférence qui vise en fait à favoriser les échanges et à nouer des partenariats entre les différents pays de la région méditerranéenne dans un contexte où la Tunisie est actuellement en plein débat national sur l’orientation énergétique à l’horizon 2030.
Défis actuels et vision 2030 …
Durant la cession matinale, les intervenants ont rappelé que la région Méditerranéenne connaît une hausse significative de sa demande en énergie primaire, qui devrait atteindre 1,2 milliard de tonnes équivalent pétrole en 2020. Cette demande étant à ce jour couverte à 90% par les énergies fossiles, les pays de la région disposent d’un large potentiel de développement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.
A cet égard, le Plan Solaire Méditerranéen, qui vise à accélérer le développement et le déploiement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique dans la région, sera adopté en 2020 notamment à travers la construction d’une capacité de 20 GW de production d’électricité d’origine renouvelable. De tels projets constituent ainsi une réponse à ce défi.
Le déficit énergétique de la Tunisie…
Le déficit énergétique structurel de la Tunisie ne cesse de s’aggraver d’une année à l’autre rendant la Tunisie plus dépendante en approvisionnement en énergie fossile et les risques géopolitiques qui en découlent et plus vulnérable aux fluctuations des prix internationaux des hydrocarbures.
Selon la présentation du ministère de l’Industrie, le coût du combustible pèse pour plus de 70% sur le coût de revient de l’électricité en Tunisie. Il s’ensuit qu’une augmentation en 2013 de 1 dollar sur le baril a pour répercussion 30 millions de dinars sur la facture combustible de la STEG et donc sur le budget de l’Etat.
De plus, le nécessaire soutien aux couches sociales défavorisées oblige l’Etat à compenser auprès des particuliers et des entreprises des montants très importants au titre du subventionnement des tarifs de l’énergie, soit plus de 10% du budget de l’Etat pour 2013.
In fine, cette situation est sans aucun doute inacceptable et nécessite une transformation en profondeur des modes de production et de consommation d’énergie et donc de nos modèles de développement. Cette transition énergétique représente alors un immense défi tant politique que socio-économique, qui suppose de questionner en profondeur les options qu’on fait aujourd’hui pour les sociétés de demain et opter pour un nouveau modèle de société.