ès du site de Kem One, à Lavera (Bouches-du-Rhône), le 25 mars 2013 (Photo : Boris Horvat) |
[18/09/2013 15:01:28] Lyon (AFP) Les candidats à la reprise de Kem One, l’ex-pôle vinylique du chimiste Arkema, ont jusqu’à jeudi soir pour finaliser leur offre, avant que le tribunal de commerce de Lyon ne tranche, dans une semaine, l’avenir des 1.300 salariés menacés.
La branche amont du groupe (production de PVC), en redressement judiciaire depuis mars, inclut en France les sites de Saint-Fons (Rhône), Balan (Ain), Fos-sur-Mer et Lavera (Bouches-du-Rhône), Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence), Vauvert (Gard) et le siège administratif à Lyon.
Les activités aval (fabrication de profilés en PVC, notamment de fenêtres) du groupe – qui emploie au total 1.780 personnes en France et 820 à l’étranger (dont les trois-quarts en Europe), pour un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros en 2012 – ne sont pas concernées par la procédure.
La direction de Kem One, né en 2012 de la vente par Arkema, pour un euro, de son pôle vinylique au financier américain Gary Klesch, a indiqué la semaine dernière que quatre offres de reprise avaient été confirmées à l’administrateur judiciaire le 9 septembre, date-butoir initialement fixée par le tribunal de commerce en juillet.
Des négociations étant encore en cours avec les principaux fournisseurs de l’entreprise en énergie et en matières premières (EDF, Total, Arkema, LyondellBasell, GRT Gaz), l’échéance pour finaliser les offres a cependant été repoussée de dix jours au 19 septembre, soit une semaine avant que le tribunal de commerce de Lyon ne désigne – ou non – un repreneur.
Selon plusieurs sources, les ultimes pourparlers ont porté notamment sur les dettes, estimées à 170 millions d’euros, et les coûts d’approvisionnement de Kem One.
Deux candidats américains à la reprise, les fonds Sun Capital Partners et Open Gate Capital, visent en effet un excédent brut d’exploitation de 40 millions d’euros, alors que le résultat de Kem One est pour l’heure déficitaire de 70 à 80 millions.
Les deux autres projets de reprise ont été déposés par la CGT, premier syndicat du personnel, et un industriel intéressé seulement par les deux usines de “PVC émulsion” du groupe – à Saint-Auban et à Hernani en Espagne.
la parole de M. Klesch en question
Les trois premiers projets portent sur la totalité des activités de Kem One, l’amont mais aussi l’aval, le plus rentable, que Gary Klesch s’est engagé, par la voix de ses avocats devant le tribunal de commerce, à céder pour un euro en cas d’offre de reprise globale.
“C’est la volonté de tous et le direction de Kem One n’imagine pas que M. Klesch ne puisse pas tenir sa promesse”, assurait une porte-parole du groupe la semaine dernière.
C’est aussi l’avis du préfet du Rhône, Jean-François Carenco, qui a menacé récemment le financier américain, connu en France pour avoir liquidé les chaussures Myris en 2001, de poursuites pénales s’il faisait capoter le dossier, suivi de très près au ministère du Redressement productif.
Pour le préfet, il serait “immoral, insupportable que Klesch garde l’aval et fasse de l’argent dessus alors que cela ne lui a rien coûté (…) S’il ne tient pas sa parole, c’est un comportement de voyou”.
La préfecture a indiqué à l’AFP que M. Carenco recevra les représentants syndicaux du groupe le 23 septembre prochain, soit trois jours avant l’audience du tribunal de commerce.
La justice lyonnaise a déjà dans le collimateur des frais de gestion très élevés facturés par Klesch à Kem One. Selon un avocat des salariés, le représentant du parquet avait dénoncé un abus de bien social à la dernière audience du tribunal de commerce en juillet.