Pause fiscale : Moscovici récuse la moindre “contradiction”

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ée à Paris (Photo : Eric Feferberg)

[19/09/2013 08:23:31] Paris (AFP) Le ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici a récusé jeudi la moindre “contradiction au sein de l’exécutif” après la confusion provoquée par les propos de Jean-Marc Ayrault sur la “pause fiscale” qui ne serait effective qu’en 2015.

“Il n’y a aucune contradiction d’aucune sorte au sein de l’exécutif”, s’est défendu M. Moscovici sur la radio Europe 1, en assurant que “les prélèvements obligatoires seront quasi-stabilisés en 2014 et totalement stabilisés en 2015”.

“La pause fiscale commence maintenant et se poursuivra en 2015”, a-t-il insisté, en soulignant que “la totalité de l’effort” fiscal cette année là “sera fait par des économies” sur les dépenses publiques.

En admettant que la “pause fiscale” promise pour 2014 par le président François Hollande ne serait en fait “effective” que l’année suivante, le Premier ministre a créé un embrouillamini au sommet de l’Etat dont s’est emparée l’opposition.

M. Moscovici a une nouvelle fois confirmé qu’une “réindexation du barème sur le revenu” ainsi qu’une “décote”, c’est à dire une réduction de l’imposition des revenus des contribuables les plus modestes, figureront dans le budget qui sera présenté le 25 septembre en conseil des ministres.

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ée à Paris (Photo : Eric Feferberg)

“Il n’y aura pas davantage de foyers fiscaux touchés” en 2014, a-t-il annoncé, tandis que le quotidien L’Opinion affirme jeudi qu’ entre 1,2 million et 1,6 million de foyers supplémentaires vont payer l’impôt sur le revenu en 2013, soit une augmentation de 10%.

“Nous faisons un geste pour les premières tranches du barème sur le revenu: en 2014, ils auront une diminution” de leur imposition, ce qui représente 6 à 7 millions de foyers fiscaux, a souligné M. Moscovici.

La dette publique atteindra “un maximum en 2014 puis le poids de la dette publique dans la richesse nationale diminuera”, a assuré le ministre, sans donner de chiffres.

Mardi, le quotidien Le Figaro avait affirmé que le taux d’endettement de la France devrait grimper au niveau record de 95,1% du produit intérieur brut fin 2014, soit environ 1.950 milliards d’euros.

Mais la Commission européenne “n’a pas à être inquiète de la France”, a répété M. Moscovici, estimant que le pays “fait des efforts comme (il) n’a jamais fait” pour faire reculer la dette, avec une réduction de 1,7 point des déficits structurels prévue en 2013, de 1% en 2014 et de 1% en 2015.

Bruxelles estime que les réformes entreprises par la France sont insuffisantes pour relancer durablement la croissance et l’emploi.

Le gouvernement français a évalué à 4,1% du PIB le déficit public pour 2013, alors que la Commission européenne lui avait fixé un plafond de 3,9%.

Mercredi soir, le ministre du Budget Bernard Cazeneuve a affirmé à l’AFP que “la trajectoire” de l’exécutif en matière budget était “simple”.

“En 2014, l’augmentation des prélèvements obligatoires ne sera que de 0,05 point de Produit intérieur brut, hors (produit de la lutte contre la) fraude fiscale, et de 0,15 point de PIB si on la comptabilise”, a dit M. Cazeneuve.

“L?effort de redressement sera réalisé à 80% par des économies en dépenses en 2014, et à 100% en 2015, voilà la trajectoire dans laquelle nous sommes engagés”, a-t-il déclaré.