Ikea : un livre révèle les milliards arrachés au fondateur par ses fils

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écembre 2012 à Lausanne. (Photo : Fabrice Coffrini)

[19/09/2013 09:27:58] Stockholm (AFP) Un livre à paraître en Suède révèle l’âpre bataille entre le fondateur d’Ikea, Ingvar Kamprad, et ses trois fils autour de plusieurs milliards d’euros que ces derniers ont réussi à arracher au patriarche.

Le quotidien économique Dagens Industri a publié les bonnes feuilles de cet ouvrage intitulé “Ikea en route vers l’avenir”, qui sera publié le 27 septembre, et signé par un ancien cadre d’Ikea, Lennart Dahlgren, un journaliste, Stellan Björk, et un économiste, Karl von Schulzenheim.

Il contredit l’histoire officielle du groupe, qui veut que M. Kamprad père, fondateur en 1943 du futur numéro un mondial de l’ameublement, ait remis en 1982 tous ses intérêts à une myriade de fondations et d’entreprises assurant la bonne gestion de son empire.

En fait, M. Kamprad, 87 ans aujourd’hui, aurait gardé personnellement des droits sur la marque Ikea et un petit pourcentage sur les ventes.

Selon les auteurs, ses fils, nés entre 1964 et 1969, lui ont contesté ces droits, et réclamé que les sommes aillent à la fondation familiale. “On parle vraisemblablement de 20 à 30 milliards de couronnes” (2,3 à 3,5 milliards d’euros actuels), a déclaré M. Björk à Dagens Industri.

D’après les auteurs, le conflit a poussé Peter, Jonas et Mathias Kamprad “entre autres choses” à recruter des avocats aux Etats-Unis.

Sentant qu’il était voué à perdre, le père a cédé, et été si amer qu’il s’est désintéressé d’Ikea. “Il oscillait entre la fureur et l’abattement”, lit-on dans le livre.

Dagens Industri rapporte n’avoir obtenu aucune réponse à ses questions des protagonistes de l’affaire. Interrogé par l’AFP, Ikea n’avait pas réagi jeudi en début de matinée.

Ingvar Kamprad, qui s’est exilé en Suisse dans les années 1970, a annoncé en juin qu’il allait déménager pour finir ses jours en Suède. Menant une vie extrêmement discrète, il n’apparaît jamais en public aux côtés de ses fils, qui cultivent la même détestation pour l’exposition médiatique.

Leur différend faisait jeudi la Une des deux tabloïdes suédois Aftonbladet et Expressen.