La filière française de bijouterie-joaillerie manque de bras

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à Paris (Photo : Miguel Medina)

[19/09/2013 12:56:27] Paris (AFP) Prisée dans le monde entier pour la qualité de son travail, la filière de production de bijouterie-joaillerie en France manque de bras pour travailler les pierres et métaux précieux et fabriquer les bijoux, alors que le secteur du luxe est en grande forme.

Seuls 1.150 élèves sont en formation en France dans les 15 établissements diplômants, de l’Ecole Boulle au lycée de Nice, selon les chiffres de l’Union française de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, des pierres et des perles (UFBJOP), qui rassemble les producteurs de la filière.

“On a une employabilité maximale, presque à 120%. Nos élèves sont chassés”, a déclaré jeudi devant la presse Bernadette Pinet-Cuoq, présidente déléguée de l’UFBJOP.

Les plus grands joailliers tels Cartier, Bulgari, Tiffany… font tailler des pierres et fabriquer des bijoux en France. Et la joaillerie française s’exporte partout dans le monde.

La production en France de bijouterie-joaillerie représente un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros en 2012, soit 7% de plus en un an et 20% de plus qu’en 2009 et a dégagé un excédent commercial de 300 milllions d’euros en 2012.

“Aujourd’hui la joaillerie française caracole à l’international (…)”, les points de vente se sont multipliés, “les ateliers (de production) doivent se développer” pour suivre cette croissance, relève Daniel Cambour, le président de l’UFBJOP.

“On réfléchit: y a-t-il des sujets de fusions ou de regroupements à faire pour que certains ateliers atteignent une taille critique ? Des réflexions sont en cours ainsi que des discussions avec le ministère pour créer un regroupement industriel, un cluster”, a-t-il ajouté.

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à Paris (Photo : Miguel Medina)

La filière, pour laquelle les donneurs d’ordre sont les grands noms du luxe mais aussi de plus petites maisons, comprend 2.815 entreprises et plus de 9.000 emplois. Il s’agit à 80% d’artisans, mais aussi d’entreprises “plus industrielles” comptant 300 ou 400 personnes, et “il y a beaucoup de créateurs”, a relevé Mme Pinet-Cuoq.

Lors de la crise de 2008-2009, le secteur avait connu “un trou d’air” et dû prendre des mesures de chômage partiel, notamment, pour éviter la fermeture d’ateliers. Aujourd’hui, il maintient ses emplois, selon l’UFBJOP.

Le savoir-faire de ces artisans qui travaillent les pierres et les métaux précieux et fabriquent colliers, bracelets, boucles d’oreilles et autres broches est le fruit d’années d’apprentissage et de perfectionnement. “Il faut dix ans pour former un sertisseur. Un lapidaire (tailleur de pierres précieuses et fines, ndlr) c’est cinq à dix ans de formation”, a souligné Mme Pinet-Cuoq.