à Nicosie (Photo : Yiannis Kourtoglou) |
[20/09/2013 12:58:28] Nicosie (AFP) Le gouverneur de la banque centrale de Chypre (CBC) a répondu vendredi aux critiques du président chypriote en défendant son bilan et en accusant le président d’ébranler la confiance du secteur bancaire par ses accusations.
Le président, Nicos Anastasiades, avait confié mercredi à la télévision son souhait de se séparer du gouverneur de la CBC, dont il a critiqué la façon de gérer la crise, et la lenteur dans l’approbation du nouveau conseil d’administration de la Bank of Cyprus.
“Ces derniers mois, la banque centrale a pris de nombreuses mesures qui ont eu un effet positif sur la stabilisation du secteur bancaire”, s’est défendu M. Demetriades dans une interview à l’agence de presse semi-officielle Cyprus News Agency.
L’achèvement du plan de restructuration des banques coopératives, la gestion de la Boc dans la crise et le suivi à la lettre du programme imposé par les bailleurs internationaux en échange d’un plan de sauvetage de 10 milliards d’euros ont, a-t-il affirmé, attiré les louanges de l’Eurogroupe et du Fond monétaire international (FMI).
En échange du plan de sauvetage, Chypre a du prendre des mesures drastiques pour restructurer son secteur bancaire, dont la liquidation de la deuxième banque de l’île, la Laïki, et des ponctionnements à hauteur de 47,5% sur les comptes dont le solde est supérieur à 100.000 euros.
“C’est pour cela que je trouve les critiques du président injustifiées”, a argué M. Demetriades, ajoutant que “les interférences politiques dans la direction de la CBC n’aident pas à restaurer la confiance dans le secteur financier”.
M. Anastasiades a affirmé mercredi qu’il cherchait un moyen légal de faire partir le gouverneur, la constitution chypriote stipulant qu’il ne peut être licencié.
Outre les critiques du président, M. Demetriades a également provoqué le mécontentement des milieux d’affaires par sa lenteur à évaluer les nouveaux élus au conseil d’administration de la BoC.
La semaine dernière, les actionnaires de la première banque de l’île ont élu 16 nouveaux membre, dont 6 Russes, mais tous n’ont pas encore été approuvés par la banque centrale.
Interrogé sur le dossier, M. Demetriades a affirmé qu’il n’avait pas pu évaluer les candidats en amont du vote, car les documents requis ne lui avaient pas été remis.
Le gouverneur de la Banque centrale avait été nommé par le prédécesseur de Nicos Anastasiades, le communiste Demetris Christofias. Il a depuis été à plusieurs reprises critiqué pour sa gestion du plan de sauvetage de Chypre et de la crise bancaire qui l’a suivi.