Microsoft tente de redresser le tir dans les tablettes

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Un travailleur de Microsoft, le 4 juin 2013 (Photo : Mandy Cheng)

[23/09/2013 06:34:18] New York (AFP) Un an après son entrée ratée sur le marché des tablettes avec la Surface, le groupe informatique américain Microsoft ne s’avoue pas vaincu et espère inverser la vapeur avec un nouveau modèle, présenté lundi à New York lundi à partir de 14H30 GMT.

S’il veut avoir une chance de s’imposer sur ce marché dominé par l’iPad d’Apple et le logiciel Android de Google utilisé par un nombre croissant de marques, Microsoft doit tenter de réparer les erreurs de ses débuts.

La première version “n’était pas un appareil complet” et ne fonctionnait pas avec beaucoup d’applications Windows, tandis que la version plus haut de gamme Surface Pro sortie quelques mois plus tard “était très chère et la durée de vie de la batterie était plutôt faible”, résume Jack Gold, président de la société de recherche J. Gold Associates.

La Surface, commercialisée fin octobre 2012, est l’une des tablettes les plus grandes actuellement sur le marché: elle affiche 10,6 pouces (26,9 centimètres) de diagonale, contre 9,7 pouces (24,6 centimètres) pour l’iPad classique et 7 pouces (17,8 centimètres) pour nombre de populaires petites tablettes.

Elle est aussi nettement plus chère que ses rivales: les modèles de base avaient été lancés à 499 dollars, et pour un modèle Pro et sa couverture spécifique avec clavier intégré permettant d’en faire l’équivalent d’un ordinateur portable, il fallait débourser plus de 1.000 dollars, davantage que pour le plus coûteux des iPad.

Microsoft a déjà baissé ses prix cet été, de jusqu’à 30% pour la version de base. Cela s’est traduit par une humiliante charge de 900 millions de dollars dans ses derniers comptes trimestriels, davantage que les revenus totaux rapportés par l’appareil en un an, chiffrés par le groupe à seulement 853 millions.

Le groupe n’a pas divulgué le nombre de tablettes qu’il a vendues. Le cabinet de recherche IDC les a estimé à 900.000 à peine au premier trimestre 2013 et trois fois moins au deuxième. A titre de comparaison, Apple a écoulé sur les mêmes périodes respectivement 19,5 et 14,6 millions d’iPad.

Stratégie floue et “tsunami de changements” internes

Pour Jack Gold, Microsoft pourrait toutefois avoir du succès avec “une (Surface) Pro à un prix raisonnable” et aux performances attirantes pour les utilisateurs professionnels, mais le groupe “doit créer une dynamique avant qu’Android le rende totalement dépassé”.

D’autres analystes jugent que la stratégie de Microsoft est devenue trop confuse: pour mieux rivaliser avec Apple et Google, le groupe tente de se renforcer dans les appareils et les services et de rattraper son retard dans le mobile, mais parallèlement il veut toujours satisfaire les centaines de millions d’utilisateurs de PC utilisant son système d’exploitation Windows.

L’ambiguïté se retrouve dans Windows 8, qui ne choisit pas entre tablette et PC.

“Microsoft ne fait que regarder en arrière” alors qu’il faudrait “sa propre vision de ce dont les gens ont besoin”, estime Roger Kay, analyste chez Endpoint Technologies.

Pour lui, Microsoft a encore beaucoup de chemin à faire pour devenir un acteur significatif dans le mobile, sa meilleure chance résidant peut-être dans l’achat prévu des téléphones portables du groupe finlandais Nokia.

La tâche est en outre compliquée par une série de turbulences internes.

Kash Rangan, un analyste de Bank of America, se dit dans une note “inquiet du tsunami de changements que traverse actuellement l’entreprise”. Outre la transaction avec Nokia, Microsoft vient d’amorcer une importante réorganisation de ses activités et recherche un successeur pour son patron Steve Ballmer, qui a annoncé son départ il y a un mois.