Béji Caïd Essebsi, président du Mouvement Nidaa Tounes, a souligné, dimanche 22 septembre, à l’ouverture à Tunis de la réunion du Conseil national du mouvement, que le changement doit aussi toucher la présidence de la République, et ce en réaction à l’initiative annoncée, Samedi, par Moncef Marzouki, président de la République provisoire.
«Le défaut de l’initiative du quartet, c’est qu’elle n’a pas englobé la présidence de la République alors que celle-ci fait partie du pouvoir exécutif», a-t-il précisé M. Caid Essebsi qui ajoute que «le maintien de Marzouki à son poste de président de la République fera échouer les efforts visant à trouver des consensus pour faire sortir le pays de la crise ».
Il estime «nécessaire de modifier l’initiative du quartet sur le dialogue national afin qu’elle englobe l’amendement de la loi organisant les pouvoirs publics conformément aux changements politiques et qu’elle garantisse l’indépendance de l’exécutif.
Concernant le Front de salut national, Caid Essebsi a indiqué que ce dernier a accepté la feuille de route proposée par le quartet malgré la renonciation à la dissolution de l’ANC. Il a ajouté que le Mouvement Ennahdha a rejeté cette initiative et exprimé son attachement au pouvoir malgré son échec dans la gestion des affaires du pays, la non satisfaction des objectifs de la révolution, la hausse du chômage, la cherté de la vie et la poursuite de la marginalisation des régions.
Caid Essebsi tient le gouvernement actuel pour responsable de l’introduction des armes dans le pays l’accusant d’être impliqué dans le terrorisme et d’avoir causé des problèmes avec les pays voisins en raison de son laisser-aller et de l’ouverture de la voie du “Jihad en Syrie” aux jeunes tunisiens et du “Jihad du Niqah” aux jeunes filles. Il a invité Ennahdha à revoir ses positions et cesser le double discours ainsi que les déclarations appelant à la violence soulignant que ce mouvement a encore le temps pour sortir de cette situation et éviter l’aggravation de la crise que vit le pays.
Le président de Nidaa Tounes a fait remarquer que l’ensemble des indicateurs économiques sont négatifs indiquant que le pays traverse actuellement, selon des économistes et des organisations internationales, une crise économique asphyxiante, outre la crise sécuritaire et sociale.
Il a souligné que la situation du pays ne supporte plus davantage de dégâts notamment après la réticence des investisseurs et des pays étrangers à fournir des aides et des crédits à la Tunisie étant convaincus que le gouvernement actuel est incapable de faire sortir le pays de la crise.
Par ailleurs, il a aussi évoqué les circonstances de son entretien, le 15 août dernier à Paris, avec le leader du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, indiquant que les deux parties avaient souligné la nécessité de parvenir à un consensus pour faire sortir le pays de la crise sans qu’aucun accord ne soit conclu entre les deux responsables.
De son côté, Taïeb Baccouche, secrétaire général de Nidaa Tounes, a souligné que les partis politiques membres du Front de salut commenceront la mobilisation pour faire pression sur le gouvernement et l’obliger à démissionner, et ce en réponse aux décisions de la commission administrative de l’Union générale tunisienne du travail, exprimant son soutien aux efforts visant à rassembler les forces politiques et civiles pour faire réussir cette étape cruciale en Tunisie.
Il a estimé que «l’arrivée du Mouvement Ennahdha au pouvoir est une erreur stratégique étant donné que ses leaders ne reconnaissent pas la notion de l’Etat»; ajoutant que le Mouvement Ennahdha n’a pas retenu la leçon du 6 février 2013 et a maintenu la même politique et les mêmes positions avec quelques modifications superficielles.
Il a indiqué que «Nidaa Tounes a accepté la dernière initiative du quartet bien qu’elle ne lui convienne pas totalement, convaincu que le mouvement Ennahdha la rejettera et s’attachera au pouvoir». Il a ajouté que la Tunisie vit, actuellement, un conflit entre démocrates et non démocrates et non entre laïques et religieux comme le pensent certaines parties dont le président de la République, soulignant la nécessité d’obliger le gouvernement à partir.