Le coordinateur du Mouvement Ennahdha, Abdelhamid Jelassi, a affirmé, lundi, que son parti a opté “pour le consensus et pour le parachèvement au plus vite du processus de transition mais refuse d’hypothéquer l’avenir du pays en le livrant au vide et en le laissant aller vers l’inconnu”.
Ennahdha “est ouvert au dialogue et il l’a clairement exprimé en acceptant l’initiative du quartet qui parraine le dialogue, sur la base de la corrélation entre les processus constituant et gouvernemental”, a-t-il ajouté lors de la conférence de presse organisée par Ennahdha.
De son côté, Rafik Abdessalem, membre du Bureau exécutif d’Ennahdha, a souligné que l’approche du parti obéit à un ensemble de principes généraux, notamment “un besoin de dialogue national sur la base de l’initiative du quartet et sans conditions préalables”. Dans cette approche là, a-t-il dit, le mouvement “s’appuie sur la nécessité de mener jusqu’à leur terme les tâches constituantes, donc de maintenir l’Assemblée nationale constituante, promulguer la Constitution, fixer une date claire pour les élections, puis, une fois ces tâches achevées, former un gouvernement investi de pleines compétences et présidé par une personnalité indépendante”.
“Ce que redoute le Mouvement Ennahdha, a encore déclaré Rafik Abdessalem, c’est que l’étape constituante n’aille pas jusqu’à son terme”, ce que le laissent craindre, selon lui, “les déclarations de certaines parties au sein de l’opposition qui sont favorables à la formation d’un gouvernement sans en référer à l’Assemblée constituante et en éludant l’échéance électorale”.
Quant à Ajmi Lourimi, lui aussi membre du Bureau exécutif d’Ennahdha, il a affirmé qu’il “ne saurait y avoir de cadre pour le processus politique à mener autre que les institutions”. “Retirer le pouvoir à une partie prenante élue pour le remettre à une autre non élue ne relève point des usages de la vie démocratique”, a-t-il soutenu, insistant sur le fait qu’Ennahdha “se tourne vers l’élargissement du consensus et l’affermissement de la légitimité électorale par la légitimité consensuelle”.
Lourimi a nié qu’un point de rupture soit atteint entre Ennahdha et la centrale syndicale. “L’UGTT a laissé la porte ouverte au dialogue. Ennahdha en a fait de même parce que nous sommes persuadés que le dialogue est le passage obligé pour régler les problèmes en suspens”, a-t-il ajouté.
A une question sur la situation économique dans le pays, Lourimi a estimé que “la situation est difficile mais point catastrophique. Il a affirmé que la conjoncture économique est en grande partie imputable aux “tensions sociales et politiques en Tunisie”. Pour lui, “les menaces de grève ou de blocage de l’appareil de production ne sont pas la solution pour sortir de cette situation”.
Sur les raisons de l’absence du président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, à cette conférence de presse alors qu’il y était annoncé, Ajmi Lourimi s’est contenté de dire que le mouvement “a assez de dirigeants pour se relayer à exprimer ses points de vue”. “Ghannouchi vaque à ses occupations à la tête du mouvement”, a-t-il précisé.